À Paul Meurice.

H.-H., dimanche 28 9bre.

Vous savez sans doute que M. Raphaël Félix m’a écrit. La lettre est ardente et pressante. Pourtant je lui réponds ceci. — Voulez-vous être assez bon pour mettre ma réponse sous enveloppe, après l’avoir lue, et pour la transmettre à M. Raphaël Félix. Je crois que vous m’approuverez. Le piège indiqué par moi est probable. Le consentement écrit me semble nécessaire. Autrement on en viendrait à me forcer de refuser de laisser jouer Ruy Blas censuré, et les frais faits, on me rendrait, sinon matériellement, du moins moralement responsable du dommage éprouvé par le théâtre.

M. Félix me dit que vous êtes pour Brindeau dans don César, et Auguste Vacquerie contre.

Si l’obstacle que j’indique est levé, il vous communiquera, ainsi qu’à Auguste, le projet de traité qu’il m’avait envoyé à Bruxelles. Ce traité me semble le moins avantageux de tous ceux qui m’ont été offerts jusqu’à présent. Au reste, vous en jugerez, et je suivrai en tout vos conseils.

Cette lettre se croisera probablement avec une de vous, mais il m’a semblé que je ne devais pas faire attendre plus longtemps à M. R. Félix ma réponse.

Charles a fait à Rochefort une grande réponse. Elle est citée et applaudie par les journaux anglais. Si j’étais Rochefort, je ne voudrais pas perdre un tel ami, et j’irais embrasser Charles à Bruxelles.

En ce moment tout est ici vent, pluie, tempête et furie. Les jours sont courts. Je me promène au bord de la mer, je travaille, et je vous aime.

Est-ce que Berton n’arrangerait pas la difficulté ?

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