À Paul Meurice.

H.-H., dimanche, 4 avril.

Voici ma lettre en-cas à M. Lacroix. Elle lui serait remise, puis publiée. Lisez-la avec Auguste. Je crois que vous la trouverez bien. J’ai tâché de la faire modérée et dure. M. Lacroix le mérite. Je n’ai pu préciser davantage le grief, car développer et indiquer le dommage, ce serait donner au public de nouvelles raisons contre, et ajouter encore à tout ce qui va nuire au livre. De là un vague, qui reste hautain, et qui ajoute, je crois, à la fermeté de la lettre. Vous jugerez. Si vous la trouvez bien ainsi, vous la daterez, et, après un nouvel effort fait sur M. Lacroix, s’il persiste, vous la publierez dans tous les journaux à la fois, au moment où vous le jugerez nécessaire. Que de peines je vous donne !

Dans tout ce tracas j’ai une joie profonde, c’est que ce livre, battu de l’orage avant d’être né, vous plaise. Que de belles choses vous m’en dites ! Je crois que vous serez content quand vous aurez lu tout le tome IV. Moi qui m’imaginais que j’allais avoir un succès ! comme j’étais bête ! je comptais sans mon éditeur. M. Lacroix se massacre lui-même. Nouveau genre de suicide. Certes j’écrirai à mesdames Massé. Mademoiselle Casilda est bien jolie.

Ce qui complique encore cette sotte aventure Lacroix, c’est qu’aux termes de mon traité, j’ai plus de trois volumes, ou au moins un, à lui livrer. Livrer est le mot. Qu’en fera-t-il ?

Tout mon vieux cœur est à vous.

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