Au même.

Bruxelles, 18 août.

Il y a ce vers dans Crommell :

Cromwell à Carr.

Allez, je vous fais grâce.

Carr.

Et de quel droit, tyran ?

Vous voyez que j’avais dès longtemps prévu l’amnistie, et la réponse que j’y ferais.

Mais que je suis content ! Le Rappel m’a donné de vos nouvelles. Vous vous portez bien, ou du moins votre esprit se porte admirablement. Quelle belle page sur l’amnistie ! Stupide génie ! — mésallié à une archiduchesse. — Que de mots grands et profonds !

Herzen vous arrive. C’est un penseur et un lutteur. Le chapitre qu’il vous offre me semble très intéressant, le nom de Herzen est digne du Rappel.

Une pauvre femme, une veuve, Mme Godau, que je crois peu riche, vous envoie de sa littérature. Elle m’écrit, je la décourage. Mais pour la consoler, je lui donne 50 fr. Voudrez-vous être assez bon pour les lui remettre de ma part ?

Victor vous a envoyé un article belge (de M. C. Lemonnier) qui, ce me semble, n’est guère publiable qu’avec de fortes coupures, l’exposition belge étant d’un médiocre intérêt pour Paris. Au reste, vous en jugerez. Rochefort est à Spa. Je l’ai à peine entrevu. Il est parti le lendemain de mon arrivée.

Je vous envoie quelques lignes vraies et émues de Luthereau sur vous, dans une lettre à votre dépaysée, laquelle vous aime comme moi, vous applaudit comme moi, vous demande comme moi.

Quando te aspiciam ?

V.

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