À George Sand.

2 août, Paris.

Ma grande amie,

Vous avez écrit sur l’Année terrible une page superbe et charmante. Il y a entre nous une dissidence, mais ce n’est pas un désaccord, car nous voulons au fond la même chose. Nous voulons tous les pas en avant, et aucun pas en arrière. Je puis donc baiser la main que vous me tendez.

Vous êtes venue à Paris, et je ne l’ai pas su ! Quel regret ! J’eusse été si heureux d’aller me mettre à vos pieds, et de vous dire combien je vous admire et je vous respecte, combien je vous aime.

À mon tour je pars. Vous serez à Nohant, je serai à Guernesey, mais j’aurai l’œil fixé sur votre lumière.

Victor Hugo.

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