À Paul Meurice.

H.-H., 15 Xbre.

Cher Meurice, j’apprends ce matin un incident qui me chagrine, et, comme toujours, je me tourne vers vous, ma providence. Vous savez que j’aime les Lanvin, et que j’ai toutes les raisons du monde de les aimer. Madame Drouet me dit aujourd’hui que ce brave fils Lanvin, marié et père de trois enfants, a perdu depuis un mois sa place au Peuple souverain, et que tout ce groupe si dévoué et si honnête n’a plus d’espoir qu’en vous. Lanvin fils serait, à ce qu’il paraît, victime de son trop bon service, et aurait eu maille à partir avec un des administrateurs, M. Simond. Il me semble que la chose doit pouvoir s’arranger. Je la remets en vos mains, mon admirable ami. Ce que vous ferez pour cet excellent Lanvin, vous le ferez pour moi-même.

J’aurais voulu n’avoir à vous parler que de votre Jeanne d’Arc, car la voilà qui en émotion, en intérêt et en pathétique, succède au Bon Lahire. Vous avez ici un succès passionné. Ces dames vous lisent, vous relisent et vous commentent. Que c’est bon et beau d’apprendre l’histoire avec vous ! Vous êtes à la fois conteur fidèle et poëte puissant. Dans le flanc de cette haute épopée, vous faites remuer un drame profond. Merci et bravo. Je vais bientôt vous écrire encore. Je pense que vous me permettrez de tirer sur vous quelques sommes.

En attendant, je me mets aux pieds de madame Meurice, je vous recommande mon pauvre et cher Lanvin fils, et je vous serre dans mes vieux bras.

Tuus.

V.

Share on Twitter Share on Facebook