à Pierre Véron.

H-H, 18 janvier.

ô mon cher et charmant confrère, je voudrais bien être à Paris, car je vous verrais, car je pourrais serrer votre main et baiser la main de votre noble et gracieuse femme. Et puis, j’aurais mes enfants, les grands et les petits, et vous savez que je suis un grand-père vrai, c’est-à-dire abruti et imbécile d’adoration pour ces chers petits êtres qui commencent quand nous finissons. Marion aussi aurait besoin de moi ; je sens et je sais tout cela. Mais que faire ? Paris me réclame et la solitude me tient. J’ai une chose, que je crois importante, à finir, deo volente, et je ne puis achever cette chose que dans la grande concentration du travail sans distraction et sans relâche. Vous en jugerez plus tard, et vous ne me donnerez peut-être pas tort. En attendant, aimez-moi toujours un peu ; remplacez-moi à Marion , et près de Marion, dites à Mademoiselle Favart mes vœux passionnés pour son succès, et mettez mes plus tendres respects aux pieds de Madame Pierre Véron. Je suis à vous du fond du cœur.

Victor H.

Hauteville-House vous espère tous les deux à la saison prochaine. J’irai à Paris vous chercher. Je suis chargé des plus gracieux compliments pour vous et Madame Pierre Véron qui, nous l’espérons bien, est maintenant aussi bien portante qu’elle est belle. Voilà un maximum de santé !

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