À François-Victor.

H.-H., 24 mai.

J’ai enfin ta Place Royale. Mon Victor, je suis ravi. Tu as écrit là une vraie page d’histoire et de philosophie, avec des échappées exquises, tantôt de gaîté, tantôt de mélancolie. La fin, si délicate et si pénétrante, avec cette poésie du vieux vase, m’a profondément ému. Il est impossible de mieux réhabiliter la populace, et de renvoyer plus fièrement à la joue du 2 décembre le soufflet jeté à la face du peuple par Normanby. Il y a, parmi les mots charmants, des mots superbes « le confessionnal ou se chuchotaient les destinées du monde ». C’est très beau. Tout ce chapitre, mon enfant bien-aimé, est un bijou de style et de pensée. Il sera une des parures du livre. Comme je regrette que mon Charles n’y soit pas ! — Je vous embrasse tous bien tendrement. Je suis heureux de cette ravissante évocation de notre vieille chère place Royale où j’ai été jeune, où vous avez été petits. Chère mère bien-aimée, remplacez-moi et serrez dans vos bras, dans nos bras, tous ces êtres chers et doux qui vous entourent.

V.

Je n’ai pas reçu le Paris-Guide. Prie M. Lacroix de m’envoyer ici cinq exemplaires sur les quinze auxquels j’ai droit. Plus 50 de l’Introduction tirée à part pour moi, comme c’est stipulé. Plus un Paris-Guide pour Kesler qui fera l’article dans le Daily News (Pigott), dans le Courrier de l’Europe (Rascol) et dans la Revue trimestrielle, si M. Lacroix veut le demander à M. Van Bemmel. — Un exemplaire produisant trois articles, c’est bien placé.

La bonne fée de Hauteville II, qui t’adore, est dans l’enthousiasme de ta Place Royale, et me prie de te le dire énergiquement. J’obéis.

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