À Paul Meurice.

14 mai.

Ô ma providence, c’est encore à vous que j’ai recours. Voici pourquoi. J’aurais mieux aimé ne signer pour Ruy Blas qu’après Hernani joué. Mais ce que vous indiquez doit être fait d’abord. Vous trouverez donc sous ce pli la lettre-traité ratifiée par moi. C’est dit. Maintenant la question n’en subsiste pas moins, la reprise d’Hernani contient de l’inconnu, il peut être de ma dignité de ne pas pousser plus loin l’épreuve sous ce gouvernement à la merci et à la discrétion duquel je me trouverais, et comme je dois toujours tout sacrifier à ce qui pourrait être un devoir politique, je veux conserver le droit d’interdire, si je le juge consciencieusement nécessaire, la reprise ultérieure de mon répertoire, jusqu’au jour où, la liberté rentrant, je rentrerai moi-même.

Pesez, dans votre infaillible amitié, ce que vous devez dire à ce sujet à M. de Chilly, je m’en rapporte à vous, sûr qu’en lui remettant le traité, vous saurez me maintenir l’exercice d’un droit de conscience dans une éventualité du reste peu probable.

Tendre shake-hand.

L’incertitude ne sera pas longue. Je saurai à quoi m’en tenir dans les huit jours qui suivront la reprise d’Hernani. Et vous savez quelle influence et quelle autorité vos conseils auront toujours sur moi.

Share on Twitter Share on Facebook