À Théodore de Banville.

Hauteville-House, 21 mai.

J’achève, cher poëte, votre nouveau recueil. Avant de le relire, je vous écris. C’est un de vos plus charmants livres. Que de raison, que de vérité, que de science et d’art dans cette gaîté ! et comme c’est exquis, la sagesse masquée de grâce ! Vous savez que depuis longtemps j’ai dit que vous êtes un poëte de l’Anthologie. Rien ne manque à cette lyre forte et délicate que vous avez dans l’esprit. Vous avez le grand vol et le doux murmure, la gentillesse, l’élégance gamine du moineau franc, le sautillement de branche en branche, et tout à coup de puissants coups d’aile et la fuite à travers les nuées. Tout cela, c’est le poëte.

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