Au même.

H.-H., 7 avril.

Cher Auguste, j’use et j’abuse de votre amitié. Voici un timbre-poste de 40 cent, et trois lettres ; j’ignore les adresses qu’il faudrait mettre. Voulez-vous être assez bon pour vous en charger ? Celle qui ne porte pas de nom est pour M. Febvre ou Faivre (je ne sais plus la vraie orthographe. Voulez-vous écrire vous-même le nom ?) du Théâtre-Français. Je pense avec un serrement de cœur au temps que vous prennent les répétitions d’Hernani. Ce sont des heures perdues pour nous, car pendant ces journées-là, vous feriez de grandes œuvres. Je ne sais comment résoudre la difficulté. Par instants je regrette qu’on reprenne mon théâtre en songeant au temps que cela va vous coûter, et par conséquent nous voler. La question serait résolue, et je retirerais Hernani et le reste, si, comme l’annonce le Soleil, la censure, en dépit des promesses, voulait y faire des coupures. Le Soleil dit : ce serait une imprudence. — Oui, en supposant que le public tienne à la reprise de mon répertoire. Enfin vous veillez, et vous m’avertiriez. Adieu, cher ami et cher

maître, et à toujours. Je descends voir mes pommiers en fleur.

6 h. du soir.

Une lettre m’arrive. M. Ph. Audebrand du Soleil m’écrit pour me demander deux stalles pour Hernani en me disant qu’on va le jouer la semaine prochaine. Seriez-vous assez bon pour lui faire savoir à quelle époque on jouera Hernani en lui promettant, bien entendu, qu’il y sera, et au meilleur rang. Pardon. Merci.

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