III

Après quoi l’on ajuste au fait la théorie.

« — À bas les mots ! à bas loi, liberté, patrie !

Plus on s’aplatira, plus ou prospérera.

Jetons au feu tribune et presse et cætera.

Depuis quatrevingt-neuf les nations sont ivres.

Les faiseurs de discours et les faiseurs de livres

Perdent tout ; le poëte est un fou dangereux ;

Le progrès mort, le ciel est vide, l’art est creux,

Le monde est mort. Le peuple ? un âne qui se cabre !

La force, c’est le droit. Courbons-nous. Gloire au sabre !

À bas les Washington ! vivent les Attila ! —  »

On a des gens d’esprit pour soutenir cela.

Oui, qu’ils viennent tous ceux qui n’ont ni cœur ni flamme,

Qui boitent de l’honneur et qui louchent de l’âme ;

Oui, leur soleil se lève et leur messie est né.

C’est décrété, c’est fait, c’est dit, c’est canonné ;

La France est mitraillée, escroquée et sauvée.

Le hibou Trahison pond gaîment sa couvée.

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