XIX. Au poëte qui m’envoie une plume d’aigle

Oui, c’est une heure solennelle !

Mon esprit en ce jour serein

Croit qu’un peu de gloire éternelle

Se mêle au bruit contemporain,

Puisque, dans mon humble retraite,

Je ramasse, sans me courber,

Ce qu’y laisse choir le poëte,

Ce que l’aigle y laisse tomber !

Puisque sur ma tête fidèle

Ils ont jeté, couple vainqueur,

L’un, une plume de son aile,

L’autre, une strophe de son cœur !

Oh ! soyez donc les bienvenues,

Plume ! strophe ! envoi glorieux !

Vous avez erré dans les nues,

Vous avez plané dans les cieux !

11 décembre.

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