VII CHANSON.

J’aime à me figurer, de longs voiles couvertes,

Des vierges qui s’en vont chantant dans les chemins

Et qui sortent d’un temple avec des palmes vertes

Aux mains ;

Un rêve qui me plaît dans mes heures moroses,

C’est un groupe d’enfants dansant dans l’ombre en rond,

Joyeux, avec le rire à la bouche et des roses

Au front !

Un rêve qui m’enchante encore et qui me charme,

C’est une douce fille à l’âge radieux

Qui, sans savoir pourquoi, songe avec une larme

Aux yeux ;

Une autre vision, belle entre les plus belles,

C’est Jeanne et Marguerite, astres, vous les voyez !

Qui, le soir, dans les prés courent avec des ailes

Aux pieds !

Mais des rêves dont j’ai la pensée occupée,

Celui qui pour mon âme a le plus de douceur,

C’est un tyran qui râle avec un coup d’épée

Au cœur !

Bruxelles, 23 avril 1852.

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