XLIX RENCONTRE D’UNE PETITE FAGOTIÈRE.

 Enfant au teint brun, aux dents blanches,

Ton petit bras derrière toi

Tire un tremblant faisceau de branches.

Ô doux être d’ombre et d’effroi,

Dans la clairière aux vertes routes,

Tu passes ; nous nous regardons,

Moi, plein de songes et de doutes,

Toi, les pieds nus dans les chardons.

À nous deux, seuls dans la rosée,

Nous ferions sourire un cagot ;

Car, moi, je porte la pensée,

Et toi, tu traînes le fagot.

27 octobre 1859.

Share on Twitter Share on Facebook