III

Et cependant sur les côtes

On songe encore à ces hôtes

De l’inconnu,

Partis, dans l’eau qui frissonne,

Pour cette ombre dont personne

N’est revenu.

C’était l’enfant ! c’était l’homme !

On les appelle, on les nomme

Dans les maisons,

Le soir, quand brille le phare,

Et quand la flamme s’effare

Sur les tisons.

L’un dit : ― En août, j’espère,

Ils reviendront tous, Jean, Pierre,

Jacques, Louis ;

Quand la vigne sera mûre ;… ―

Et le vent des nuits murmure :

Évanouis !

L’autre dit : ― Dans les tempêtes

Regardez bien, et leurs têtes

Apparaîtront.

On les voit quand le soir tombe.

Toute vague est une tombe

D’où sort un front. ―

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