XLIV

 Ô misérable amas de vanités humaines,

Rêves ! au premier vent qui souffle dans les plaines,

Comme tout se disperse et tout s’évanouit !

Puissance, amour, douleur qui brûle dans la nuit,

Orgueils et voluptés, colères enflammées,

Comme cela se mêle à toutes les fumées !

À quoi bon tant d’ardeur et tant d’emportement

Pour arriver si vite à tant d’abattement !

Hommes ! pourquoi ce bruit, et pourquoi faire attendre

Des colosses au monde ? On croit, à vous entendre

Rugir dans le brasier des sombres passions,

Au milieu des fureurs et des ambitions,

Autour de ce que l’âme embrasse, craint, désire,

Que vous êtes de bronze, et vous êtes de cire !

5 janvier 1849.

Share on Twitter Share on Facebook