IX SE LAISSER CALOMNIER.

Quoi, frère, tu frémis parce qu’on te déchire !

Tu ne connais donc pas la force du sourire !

Quand tu te vois honni, hué, sifflé, raillé,

Par des faquins à l’âme obscure, au nom souillé,

Qui firent cent métiers et jouèrent cent rôles,

Tu prends trop de souci des choses que ces drôles

Disent de toi. Ton front s’assombrit ; tu t’émeus

Des sottises d’un tas de cuistres venimeux.

Regarde-moi. — Je suis seul, debout, sur la scène,

On m’insulte, je ris de leur rage malsaine

Et je vais ! car mon cœur dans cet âpre chemin

Sent aujourd’hui l’honneur et la gloire demain.

Paris, juillet 1851.

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