la péri.

Où vas-tu donc, jeune âme ?… Écoute !

Mon palais pour toi veut s’ouvrir.

Suis-moi, des cieux quitte la route ;

Hélas ! tu t’y perdrais sans doute,

Nouveau-né, qui viens de mourir !

Tu pourras jouer à toute heure

Dans mes beaux jardins aux fruits d’or ;

Et de ma riante demeure

Tu verras ta mère qui pleure

Près de ton berceau, tiède encor.

Des Péris je suis la plus belle ;

Mes sœurs règnent où naît le jour ;

Je brille en leur troupe immortelle,

Comme entre les fleurs brille celle

Que l’on cueille en rêvant d’amour.

Mon front porte un turban de soie ;

Mes bras de rubis sont couverts ;

Quand mon vol ardent se déploie,

L’aile de pourpre qui tournoie

Roule trois yeux de flamme ouverts.

Plus blanc qu’une lointaine voile,

Mon corps n’en a point la pâleur ;

En quelque lieu qu’il se dévoile,

Il l’éclaire comme une étoile,

Il l’embaume comme une fleur.

Share on Twitter Share on Facebook