I

L’orgueil depuis trente ans est l’erreur de la terre.

C’est lui qui sous les droits étouffa le devoir ;

C’est lui qui dépouilla de son divin mystère

Le sanctuaire du pouvoir.

L’orgueil enfanta seul nos fureurs téméraires,

Et ces lois dont tant de nos frères

Ont subi l’arrêt criminel,

Et ces règnes sanglants, et ces hideuses fêtes,

Où, sur un échafaud se proclamant prophètes,

Des bourreaux créaient l’Éternel !

En vain, pour dissiper cette ingrate folie,

Les leçons du Seigneur sur nous ont éclaté ;

Dans les faits merveilleux que notre siècle oublie,

En vain Dieu s’est manifesté ;

En vain un conquérant, aux ailes enflammées,

A rempli du bruit des armées

Le monde en ses fers engourdi ;

Des peuples obstinés l’aveuglement vulgaire
N’a point vu quelle main poussait ses chars de guerre

Du septentrion au midi !

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