IV

Le vieux pays des francs, parmi ses métropoles,

Compte une église illustre, où venaient tous nos rois,

De ce pas triomphant dont tremblent les deux pôles,

S’humilier devant la croix.

Le peuple en racontait cent prodiges antiques :

Ce temple a des voûtes gothiques,

Dont les saints aimaient les détours ;

Un séraphin veillait à ses portes fermées ;

Et les anges du ciel, quand passaient leurs armées,

Plantaient leurs drapeaux sur ses tours !

C’est là que pour la fête on dresse des trophées.

L’or, la moire et l’azur parent les noirs piliers,

Comme un de ces palais où voltigeaient les fées,

Dans les rêves des chevaliers.

D’un trône et d’un autel les splendeurs s’y répondent ;

Des festons de flambeaux confondent

Leurs rayons purs dans le saint lieu ;

Le lys royal s’enlace aux arches tutélaires ;

Le soleil, à travers les vitraux circulaires,

Mêle aux fleurs des roses de feu.

Share on Twitter Share on Facebook