Un jour de l’année 1830, étant entré dans une église de Paris le soir, j’y vis apporter le cercueil, couvert d’un drap blanc, d’une jeune fille. Ce cercueil me rappela Graziella. Je me cachai sous l’ombre d’un pilier. Je songeai à Procida, et je pleurai longtemps.
Mes larmes se séchèrent ; mais les nuages qui avaient traversé ma pensée pendant cette tristesse d’une sépulture ne s’évanouirent pas. Je rentrai silencieux dans ma chambre. Je déroulai les souvenirs qui sont retracés dans cette longue note, et j’écrivis d’une seule haleine et en pleurant les vers intitulés Le Premier Regret. C’est la note, affaiblie par vingt ans de distance, d’un sentiment qui fit jaillir la première source de mon cœur. Mais on y sent encore l’émotion d’une fibre intime qui a été blessée et qui ne guérira jamais bien.
Voici ces strophes, baume d’une blessure, rosée d’un cœur parfum d’une fleur sépulcrale. Il n’y manquait que le nom de Graziella. Je l’y encadrerais dans une strophe, s’il y avait ici-bas un cristal assez pur pour renfermer cette larme, ce souvenir, ce nom !