Introduction

DU DON, ET EN PARTICULIER
DE L'OBLIGATION
A RENDRE LES PRÉSENTS

Épigraphe

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Voici quelques strophes de l'Havamál, l'un des vieux poèmes de l'Edda scandinave . Elles peuvent servir d'épigraphe à ce travail, tant elles mettent directement le lecteur dans l'atmosphère d'idées et de faits où va se mouvoir notre démonstration .

39        Je n'ai jamais trouvé d'homme si généreux

        et si large à nourrir ses hôtes

        que « recevoir ne fût pas reçu »,

        ni d'homme si... (l'adjectif manque)

        de son bien

        que recevoir en retour lui fût désagréable .

41        Avec des armes et des vêtements

        les amis doivent se faire plaisir;

        chacun le sait de par lui-même (par ses propres expériences)

        Ceux qui se rendent mutuellement les cadeaux

        sont le plus longtemps amis,

        si les choses réussissent à prendre bonne tournure.

112        On doit être un ami

        pour son ami

        et rendre cadeau pour cadeau

        on doit avoir

        rire pour rire

        et dol pour mensonge.

44        Tu le sais, si tu as un ami

        en qui tu as confiance

        et si tu veux obtenir un bon résultat,

        il faut mêler ton âme à la sienne

        et échanger les cadeaux

        et lui rendre souvent visite.

lit,        Mais si tu en as un autre

        de qui tu te défies

        et si tu veux arriver à un bon résultat,

        il faut lui dire de belles paroles

        mais avoir des pensées fausses

        et rendre dol pour mensonge.

46        Il en est ainsi de celui

        en qui tu n'as pas confiance

        et dont tu suspectes les sentiments,

        il faut lui sourire

        mais parler contre cœur

        les cadeaux rendus doivent être semblables aux cadeaux reçus.

48        Les hommes généreux et valeureux

        ont la meilleure vie ;

        ils n'ont point de crainte.

        Mais un poltron a peur de tout;

        l'avare a toujours peur des cadeaux.

M. Cahen nous signale aussi la strophe 145:

145        Il vaut mieux ne pas prier (demander)

        que de sacrifier trop (aux dieux):

        Un cadeau donné attend toujours un cadeau en retour.

        Il vaut mieux ne pas apporter d'offrande

        que d'en dépenser trop.

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