Scène IV

Le Barbouillé, Valère, Angélique, Cathau

Valère

Mademoiselle, je suis au désespoir de vous apporter de si méchantes nouvelles ; mais aussi bien les auriez-vous apprises de quelque autre : et puisque votre frère est fort malade…

Angélique

Monsieur, ne m’en dites pas davantage ; je suis votre servante, et vous rends grâces de la peine que vous avez prise.

Le Barbouillé

Ma foi, sans aller chez le notaire, voilà le certificat de mon cocuage. Ha ! ha ! Madame la carogne, je vous trouve avec un homme, après toutes les défenses que je vous ai faites, et vous me voulez envoyer de Gemini en Capricorne !

Angélique

Hé bien ! faut-il gronder pour cela ? Ce Monsieur vient de m’apprendre que mon frère est bien malade : où est le sujet de querelles ?

Cathau

Ah ! le voilà venu : je m’étonnais bien si nous aurions longtemps du repos.

Le Barbouillé

Vous vous gâteriez, par ma foi, toutes deux, Mesdames les carognes ; et toi, Cathau, tu corromps ma femme : depuis que tu la sers, elle ne vaut pas la moitié de ce qu’elle valait.

Cathau

Vraiment oui, vous nous la baillez bonne.

Angélique

Laisse là cet ivrogne ; ne vois-tu pas qu’il est si soûl qu’il ne sait ce qu’il dit ?

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