Xénophon, au livre des Revenus 1 , voudrait qu’on donnât des récompenses à ceux des préfets du commerce qui expédient le plus vite les procès. Il sentait le besoin de notre juridiction consulaire a .
Les affaires du commerce sont très-peu susceptibles de formalités. Ce sont des actions de chaque jour, que d’autres de même nature doivent suivre chaque jour. Il faut donc qu’elles puissent être décidées chaque jour. Il en est autrement des actions de la vie qui influent beaucoup sur l’avenir, mais qui arrivent rarement. On ne se marie guère qu’une fois ; on ne fait pas tous les jours des donations ou des testaments ; on n’est majeur qu’une fois.
Platon 2 dit que dans une ville où il n’y a point de commerce maritime, il faut la moitié moins de lois civiles ; et cela est très-vrai. Le commerce introduit dans le même pays b différentes sortes de peuples, un grand nombre de conventions, d’espèces de biens et de manières d’acquérir.
Ainsi, dans une ville commerçante, il y a moins de juges 4 , et plus de lois.
1 Chap. III, § 3.
a A. B. Ajoutent : Les Romains dans le bas-empire 3 eurent cette espèce de juridiction pour les nautoniers.
3 L 7, Code Théod., De navicul.
2 Des lois, liv. VIII. (M).
b A. B. Dans un même pays.
4 C’est-à-dire moins de juges civils, à cause de la juridiction consulaire et de la nature des affaires.