Je ne dirai point si Charles Martel donnant les biens de l’Église en fief, il les donna à vie, ou à perpétuité. Tout ce que je sais, c’est que, du temps de Charlemagne 1 et de Lothaire 2 , il y avait de ces sortes de biens qui passaient aux héritiers et se partageaient entre eux.
Je trouve de plus qu’une partie 3 fut donnée en aleu, et l’autre partie en fief.
J’ai dit que les propriétaires des aleux étaient soumis au service comme les possesseurs des fiefs. Cela fut sans doute en partie cause que Charles Martel donna en aleu aussi bien qu’en fief.
1 Comme il paraît par son capitulaire de l’an 801, art. 17, dans Baluze, tome I, p. 360. (M.)
2 Voyez sa constitution insérée dans le code des Lombards, liv. III, tit. I, § 44. (M.)
3 Voyez la constitution ci-dessus et le capitulaire de Charles le Chauve, de l’an 846, ch. XX, in villa Sparnaco, édit. de Baluze, tome II, p. 31 ; et celui de l’an 853, ch. III et V, dans le synode de Soissons, édit. de Baluze, tome II, p. 54 ; et celui de l’an 854, apud Attiniacum, ch. X, édit. de Baluze, tome II, p. 70. Voyez aussi le capitulaire premier de Charlemagne, incerti anni, art. 49 et 56, édit. de Baluze, tome I, p. 519. (M.)