Les canes et le petit barbet

Un petit Barbet poursuivait à la nage de grandes Canes. Elles lui dirent : – Tu te tourmentes en vain, tu as bien assez de force pour nous faire fuir, mais tu n’en as pas assez pour nous prendre. – 

Il faut que l’objet soit sortable ;

C’est autrement soi-même se trahir,

Quand on n’est pas assez aimable ;

Plus on poursuit, plus on se fait haïr.

Le Barbet de cette fontaine court effectivement après les Canes qui fuient devant lui ; et le Barbet et les Canes jettent de l’eau en l’air, en tournant l’un après l’autre. Cette fontaine s’appelle aussi la fontaine du gouffre, parce que les eaux qui entrent dans son bassin avec grande abondance, y tournoient avec rapidité et avec bruit ; puis s’engouffrent dans la terre et s’y perdent.

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