II. – C. Pline salue son cher Paulinus.

La colère d’un ami.

Je suis fâché ; je ne vois pas trop si c’est avec raison, mais je suis fâché. Vous savez à quel point l’amitié est injuste parfois, peu maîtresse d’elle-même souvent, pointilleuse toujours. Cette fois le motif est sérieux ; est-il juste ? Le fait est que je suis fâché, comme si le motif était aussi juste que sérieux, de n’avoir depuis aussi longtemps aucune lettre de vous. Vous n’avez qu’un moyen d’obtenir votre pardon, c’est de m’en envoyer sur-le-champ plusieurs et bien longues. C’est pour moi la seule excuse véritable ; je regarderai toutes les autres comme des mensonges. Je ne me contenterai pas de « je n’étais pas à Rome » ou « j’étais accablé d’occupations ». Quant à l’excuse : « j’étais un peu souffrant » puissent les dieux ne jamais l’autoriser. Pour moi, dans ma maison de campagne, je me partage entre le plaisir de l’étude et la joie de la paresse, ces deux enfants du loisir. Adieu.

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