Approbation donnée au Panégyrique de Trajan.
On dit qu’un jour Eschine, à la prière des Rhodiens, leur lut d’abord son discours, puis celui de Démosthène, et que tous les deux furent vivement acclamés. Je ne m’étonne pas que cet honneur soit échu aux ouvrages de si grands orateurs, alors que tout dernièrement les hommes les plus instruits ont écouté mon propre discours deux jours de suite avec une telle bienveillance, un tel assentiment, et même une telle constance, quoique leur attention ne fût piquée par aucun parallèle entre deux ouvrages, par aucune sorte de joute oratoire. Les Rhodiens en effet étaient animés non seulement par les mérites propres des deux discours, mais encore par le stimulant de la comparaison. Mon discours à moi plaisait sans le bénéfice d’aucune émulation. Le méritait-il ? Vous en jugerez, quand vous lirez le livre, dont l’étendue m’interdit d’y ajouter la préface d’une plus longue lettre. Il convient que je sois bref là où je le puis, afin de rendre plus excusable le développement que j’ai donné au livre même, sans dépasser toutefois l’ampleur du sujet. Adieu.