Un triomphe oratoire.
Réjouissez-vous pour moi, réjouissez-vous pour vous, réjouissez-vous aussi pour nos contemporains : les lettres sont encore en honneur. Dernièrement je devais plaider devant les centumvirs ; je n’ai pu gagner ma place que par l’estrade des juges et à travers leurs rangs , tant l’assistance était serrée partout ailleurs. Bien mieux, un jeune homme élégant ayant eu sa tunique déchirée, comme cela arrive dans la foule, n’en resta pas moins, vêtu seulement de sa toge, pendant sept heures entières ; car je parlai tout ce temps avec beaucoup d’efforts, avec plus de succès encore. Travaillons donc et n’abritons pas notre paresse derrière celle d’autrui. Il ne manque pas d’auditeurs, il ne manque pas de lecteurs, c’est à nous de produire des œuvres dignes d’être écoutées, dignes d’être confiées aux livres. Adieu.