Éloge d’Arrianus Maturus.
Ce que j’aurais offert volontiers à vos amis, si j’en avais les mêmes moyens que vous, je crois être en droit aujourd’hui de vous le demander pour les miens. Arrianus Maturus tient le premier rang parmi les Altinates . Quand je dis le premier rang, je ne parle pas de la fortune dont il est comblé, mais de son honnêteté, de sa justice, de sa dignité, de sa sagesse. Ses conseils dirigent mes affaires, et son goût mes études. Il a toute la droiture, toute la sincérité, toute l’intelligence que l’on peut désirer. Son affection pour moi, égale, je ne puis dire plus, la vôtre. Comme il n’a point d’ambition, il s’est tenu dans l’ordre des chevaliers, quoiqu’il eût pu parvenir aux plus hautes dignités. Je n’en regarde pas moins comme un devoir pour moi de le pousser, de l’élever aux honneurs. Je serais donc très heureux de lui obtenir quelque distinction, sans qu’il y songeât, à son insu et peut-être même malgré lui ; mais une distinction qui eût de l’éclat, sans causer d’embarras. C’est une faveur de ce genre que je vous demande pour lui, à la première occasion qui se présentera à vous. Vous aurez en moi, vous aurez en lui un débiteur plein de reconnaissance ; car, quoiqu’il n’ambitionne pas ces sortes de grâces, il les accueille comme s’il les convoitait. Adieu.