XIX. – C. PLINE SALUE SON CHER MAXIMUS.

Le charme des belles-lettres.

Je trouve dans les lettres et joie et consolation ; il n’est rien de si agréable qu’elles ne rendent plus agréable, rien de si triste qui ne devienne par elles moins triste. Aussi bouleversé par la mauvaise santé de ma femme, par les maladies graves de mes gens, et même par la mort de quelques-uns, j’ai recours à l’unique adoucissement de la douleur, à l’étude, qui me donne le sentiment plus vif de mes maux, mais aussi le courage de les supporter. Or, j’ai l’habitude, quand je dois livrer quelque ouvrage au public, de le soumettre au jugement de mes amis, et surtout au vôtre. Ainsi donc, si vous avez quelquefois accordé votre attention à mes écrits, appliquez-la tout entière à celui que vous recevrez avec cette lettre car je crains que la mienne, à cause de mon abattement, n’ait été insuffisante. J’ai bien pu imposer à mon chagrin d’écrire, mais d’écrire avec un esprit libre et content, je ne l’ai pu. Or, comme la joie naît de l’étude, l’étude profite de la gaieté. Adieu.

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