XXI. – C. PLINE SALUE SON CHER CORNUTUS.

L’ophtalmie.

Je vous obéis, mon bien cher collègue, et je ménage la faiblesse de mes yeux, comme vous m’y engagez. Je me suis fait conduire ici dans une voiture couverte et fermée de tous côtés qui formait une véritable chambre, et ici je m’abstiens avec regret, mais je m’abstiens, non seulement d’écrire, mais même de lire et je ne travaille plus que par les oreilles. Au moyen de rideaux je rends mon appartement sombre, sans aller jusqu’à l’obscurité. Dans ma galerie aussi j’entretiens, en tamisant le jour des fenêtres du bas, autant d’ombre que de lumière. Ainsi je m’habitue peu à peu à supporter le jour. J’use du bain, parce qu’il me fait du bien, et du vin parce qu’il ne m’est pas nuisible, mais modérément. Voilà les habitudes que j’ai prises et maintenant j’ai quelqu’un qui me surveille. J’ai reçu avec plaisir, parce qu’elle venait de vous, la poule que vous m’avez envoyée ; et j’ai eu les yeux assez bons, quoique encore malades, pour voir qu’elle était très grasse. Adieu.

Share on Twitter Share on Facebook