Les regrets de l’absence.
Tant que j’étais au delà du Pô et vous dans le Picenum, je vous réclamais moins vivement ; depuis que je suis à Rome et que vous êtes encore dans le Picenum, mon désir grandit ; c’est peut-être que les lieux où nous avons l’habitude d’être ensemble, me rappellent plus vivement votre souvenir ; ou peut-être que rien n’aiguise les regrets de l’absence comme le voisinage, et que plus se rapproche l’espoir de la jouissance, plus s’avive l’impatience de la privation. Quoi qu’il en soit, délivrez-moi de ce tourment. Revenez, ou c’est moi qui retournerai aux lieux d’où je me suis hâté de partir si inconsidérément, ne serait-ce que pour voir si, vous trouvant à Rome sans moi, vous m’écrirez des lettres pareilles à celle-ci. Adieu.