DAPHNIS. – Dites-moi : nos petites affaires sont bien réglées. Vous ne me devez rien. Je ne vous dois rien.
LYCÉNION. – Oh ! mon ami.
DAPHNIS. – Permettez. Je crois ne vous avoir pas rendue trop malheureuse, et je tiens à ce que tout se termine correctement. Oui ou non, vous dois-je quelque chose ?
LYCÉNION. – Voulez-vous une quittance ?
DAPHNIS. – Ma chère, vous êtes amère comme une orange dont il ne reste plus que l’écorce.
LYCÉNION. – Vous seriez bien aimable de vous en aller.
DAPHNIS. – J’ai toute ma soirée à moi.
LYCÉNION. – Je ne vous la demande pas.
DAPHNIS. – Mauvaise ! c’est moi qui vous demande humblement la vôtre, y compris la nuit, bien entendu.
LYCÉNION. – La nuit aussi ? Je vous en prie, ne vous forcez pas.
DAPHNIS. – Je vous assure que cela me ferait plaisir.
LYCÉNION. – Ainsi, vous me proposez, bonnement, de faire, une dernière fois, quelque chose comme la belle en amour. Ensuite nous nous donnerions une poignée de main et l’honneur serait satisfait. Vous êtes malpropre.
DAPHNIS. – Madame !
LYCÉNION. – Voilà que vous faites ces petits préparatifs de faux départ qui consistent à prendre son chapeau et à le poser successivement sur toutes les chaises, pour le reprendre encore et le reposer.