LA BÊCHE : Fac et spera.
LA PIOCHE : Moi aussi.
LES FLEURS : Fera-t-il soleil aujourd’hui ?
LE TOURNESOL : Oui, si je veux.
L’ARROSOIR : Pardon, si je veux, il pleuvra, et, si j’ôte ma pomme, à torrents.
LE ROSIER : Oh ! quel vent !
LE TUTEUR : Je suis là.
LA FRAMBOISE : Pourquoi les roses ont-elles des épines ? Ça ne se mange pas, une rose.
LA CARPE DU VIVIER : Bien dit ! C’est parce qu’on me mange que je pique, moi, avec mes arêtes.
LE CHARDON : Oui, mais trop tard.
LA ROSE : Me trouves-tu belle ?
LE FRELON : Il faudrait voir les dessous.
LA ROSE : Entre.
L’ABEILLE : Du courage ! Tout le monde me dit que je travaille bien. J’espère, à la fin du mois, passer chef de rayon.
LES VIOLETTES : Nous sommes toutes officiers d’académie.
LES VIOLETTES BLANCHES : Raison de plus pour être modestes, mes sœurs.
LE POIREAU : Sans doute. Est-ce que je me vante ?
L’ÉPINARD : C’est moi qui suis l’oseille.
L’OSEILLE : Mais non, c’est moi.
L’ÉCHALOTE : Oh ! que ça sent mauvais.
L’AIL : Je parie que c’est encore l’œillet.
L’ASPERGE : Mon petit doigt me dit tout.
LA POMME DE TERRE : Je crois que je viens de faire mes petits.
LE POMMIER, au Poirier d’en face : C’est ta poire, ta poire, ta poire… c’est ta poire que je voudrais produire.