LA RIVIERE DE CASSIS

La Rivière de Cassis roule ignorée

En des vaux étranges :

La voix de cent corbeaux l’accompagne, vraie

Et bonne voix d’anges :

Avec les grands mouvements des sapinaies

Quand plusieurs vents plongent.

Tout roule avec des mystères révoltants

De campagnes d’anciens temps ;

De donjons visités, de parcs importants :

C’est en ces bords qu’on entend

Les passions mortes des chevaliers errants :

Mais que salubre est le vent !

Que le piéton regarde à ces claire-voies :

Il ira plus courageux.

Soldats des forêts que le Seigneur envoie,

Chers corbeaux délicieux !

Faites fuir d’ici le paysan matois

Qui trinque d’un moignon vieux.

Mai 1872