IV

Ah ! c’était si charmant, ces mots dits tant de fois !

– Mais comme il est changé, le logis d’autrefois :

Un grand feu pétillait, clair, dans la cheminée,

Toute la vieille chambre était illuminée ;

Et les reflets vermeils, sortis du grand foyer,

Sur les meubles vernis aimaient à tournoyer...

– L’armoire était sans clefs ! ... sans clefs, la grande armoire !

On regardait souvent sa porte brune et noire...

Sans clefs ! ... c’était étrange ! . . , on rêvait bien des fois

Aux mystères dormant entre ses flancs de bois,

Et l’on croyait ouïr au fond de la serrure

Béante, un bruit lointain, vague et joyeux murmure...

– La chambre des parents est bien vide, aujourd’hui :

Aucun reflet vermeil sous la porte n’a lui ;

Il n’est point de parents, de foyer, de clefs prises :

Partant, point de baisers, point de douces surprises !

Oh ! que le jour de l’an sera triste pour eux !

– Et, tout pensifs, tandis que de leurs grands yeux bleus

Silencieusement tombe une larme amère,

Ils murmurent : « Quand donc reviendra notre mère ? »

Share on Twitter Share on Facebook