SCÈNE XV

MOOR, entrant lentement, LES PRÉCÉDENTS.

MOOR, à part.

Je les ai fait tous bien envelopper, il faut à présent qu’ils se battent en désespérés. (Haut.) Mes enfants, choisissez, nous sommes perdus, ou il faut combattre comme des sangliers blessés.

SCHWEIZER.

Ha ! je leur ouvrirai le ventre avec mon couteau de chasse. Conduis-nous sur eux, Capitaine ! Nous te suivrons jusque dans la gueule de la mort.

MOOR.

Chargez tous les fusils. Vous avez assez de poudre ?

SCHWEIZER, se levant en sursaut.

Assez de poudre pour faire sauter la terre jusqu’à la lune.

RAZMANN.

Nous avons déjà tous cinq paires de pistolets chargés, et encore trois arquebuses carabinées.

MOOR.

À merveille ! une partie de la bande montera sur les arbres, ou se cachera dans les taillis, et fera feu sur eux en embuscade.

SCHWEIZER.

C’est là ton poste, Spiegelberg.

MOOR.

Nous autres, tombons sur leurs flancs comme des furies.

SCHWEIZER.

J’en suis, moi, j’en suis !

MOOR.

Il faut en même temps que chacun de nous fasse retentir son sifflet, et galope dans la forêt, pour que notre nombre paraisse plus terrible. Détachez tous nos chiens, qu’on les excite, et qu’ils s’élancent dans leurs rangs, qu’ils y jettent le désordre, et les fassent tomber sous votre feu. Roller, Schweizer et moi, nous trois, nous combattrons là où l’ennemi sera le plus fort.

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