CHAPITRE XIX.

« Vous voyez qu’un vieillard parfois peut être utile. »

SHAKSPEARE.

Il faut que nous retournions maintenant au château de Tillietudlem, que le départ du régiment des gardes avait laissé plongé dans le silence et l’inquiétude.

Les assurances de lord Evandale n’avaient pas entièrement calmé les craintes d’Édith. Elle le connaissait généreux, et incapable de manquer à sa parole ; mais il était évident qu’il soupçonnait Henry d’être un rival heureux. N’était-ce pas attendre de lui un effort au-dessus de la nature humaine, que de supposer qu’il s’occuperait de veiller à la sûreté de Morton, et qu’il le préserverait des dangers auxquels devaient l’exposer sa captivité et les préventions conçues contre lui ? Elle s’abandonnait donc à de vives alarmes, et fermait l’oreille aux motifs de consolation que Jenny Dennison lui suggérait l’un après l’autre, comme un habile général envoie successivement des renforts à une division engagée avec l’ennemi.

D’abord Jenny assurait qu’elle était moralement certaine qu’il n’arriverait aucun mal à Henry ; ensuite elle ne pouvait oublier que dans le cas contraire lord Evandale restait, et n’était pas un parti à dédaigner. Et puis, qui pouvait répondre du succès d’une bataille ? Si les whigs avaient le dessus, Henry et Cuddy se joindraient à eux, viendraient au château, et les enlèveraient toutes deux de vive force.

– Car j’ai oublié de vous dire, miss Édith, continua-t-elle en pleurant, que ce pauvre Cuddy est aussi entre les mains des soldats. On l’a amené ici prisonnier ce malin : j’ai été obligée de dire de belles paroles à Holliday pour obtenir la permission de lui parler, et Cuddy ne m’en a pas su aussi bon gré qu’il l’aurait dû. Mais, bah ! ajouta-t-elle en changeant brusquement de ton et en remettant son mouchoir dans sa poche, je n’ai pas besoin de rendre mes jeux rouges en pleurant. Quand ils emmèneraient la moitié des jeunes gens, il en resterait encore assez.

Les autres habitans du château n’étaient ni plus contens ni moins inquiets. Lady Marguerite pensait que le colonel, en lui refusant la grâce d’un homme condamné par lui, avait manqué à la déférence due à son rang, et avait même empiété sur ses droits seigneuriaux, en voulant le faire exécuter sur ses domaines.

– Claverhouse aurait dû se rappeler, mon frère, dit-elle, que la baronnie de Tillietudlem a toujours joui du droit de haute et moyenne justice, et par conséquent si le coupable devait être exécuté sur mes terres (ce que je considère comme peu honnête, puisque ce château n’est habité que par des femmes, pour qui ces scènes tragiques ne sont pas agréables), il aurait dû le remettre entre les mains de mon bailli pour qu’il présidât à l’exécution.

– La loi martiale fait taire toutes les autres, ma sœur, interrompit le major. Je conviens cependant que le colonel n’a pas apporté l’attention convenable à votre demande ; et je ne suis pas très flatté moi-même qu’il ait refusé à un vieux serviteur du roi tel que moi une grâce qu’il a accordée au jeune Evandale, sans doute parce qu’il est lord, et qu’il a du crédit près du conseil privé. Mais, pourvu que la vie du pauvre jeune homme soit sauvée, je me console aisément avec le refrain d’une chanson aussi vieille que moi. – Et là-dessus il fredonna ce couplet :

« En vain l’hiver couvre de ses frisons

Ton vieux manteau, ta tête qui grisonne »

Fier cavalier, pour marcher aux combats,

Échauffe-toi par le jus de la tonne.

– Je prétends passer la journée avec vous, ma sœur. Je veux avoir des nouvelles de cette affaire de Loudon-Hill. Cependant je ne puis croire qu’un attroupement de paysans tienne devant un régiment comme celui que nous avons vu ce matin. Ah ! il fut un temps où je n’aurais pu rester tranquille, assis dans un fauteuil, quand je savais qu’on se battait à dix milles de moi. Mais, comme ajoute la vieille chanson,

L’acier brillant est rongé par la rouille,

L’arc le plus fort est brisé par le temps ;

Ce dieu jaloux à la longue dépouille

De leurs cheveux le front des verts galans.

– Nous serons enchantées que vous restiez avec nous, mon frère ; mais, quoiqu’il ne soit pas très poli de vous laisser seul, il faut que vous me permettiez de veiller à ce qu’on rétablisse l’ordre dans le château ; vous sentez que la nombreuse compagnie que j’ai reçue doit l’avoir un peu dérangé.

– Oh ! je hais la cérémonie comme un cheval qui bronche. D’ailleurs, votre personne resterait avec moi, que votre esprit serait avec les débris du déjeuner. – Où est Édith ?

– Dans sa chambre. Elle est incommodée d’un mal de cœur, m’a-t-on dit ; je crois qu’elle s’est mise au lit. Dès qu’elle s’éveillera, je lui ferai prendre des gouttes cordiales.

– Bah ! bah ! dit le major, elle n’a d’autre mal que la peur des soldats. Elle n’est pas habituée à voir un jeune homme de sa connaissance emmené pour être fusillé ; un autre partir tout-à-coup, sans savoir si on le verra revenir. Mais si la guerre civile se rallume, il faudra bien qu’elle s’y accoutume.

– À Dieu ne plaise, mon frère !

– Oui, vous avez raison, à Dieu ne plaise ! Mais qu’on appelle Harrison, je ferai une partie de trictrac avec lui.

– Oh ! dit Gudyil, il est sorti à cheval pour tâcher d’avoir quelques nouvelles de la bataille.

– Au diable la bataille ! s’écria le major ; elle a mis le désordre dans tout le château. On dirait qu’on n’en a jamais vu dans ce pays. Oh se souvient pourtant de celle de Kilsythe, John ?

– Et celle de Tippermuir, monsieur le major ? répondit Gudyil ; j’y combattais à côté de feu mon maître.

– Et de celle d’Alford, John, où je commandais la cavalerie ; et de celle d’Inverlochy, où j’étais aide de camp du grand marquis ; et Auld-Earn, – et le pont de la Dee ?

– Et Philiphaugh, n’en déplaise à Votre Honneur, dit John.

– Hum ! dit le major, moins nous parlerons de celle-là, mieux cela vaudra.

Cependant, ayant une fois entamé le sujet des campagnes de Montrose, le major et Gudyil tinrent assez long-temps en échec ce formidable ennemi appelé le temps, avec lequel les vétérans, dans le peu de jours tranquilles dont ils jouissent à la fin de leur carrière, sont presque toujours en état d’hostilité.

On a fréquemment remarqué que les nouvelles des événemens importans se répandent avec une célérité qui passe toute croyance, et que des rapports, vrais quant au fond, quoique inexacts dans les détails, précèdent toujours l’annonce officielle, comme si des oiseaux les avaient apportés à travers les airs. De tels bruits anticipent sur la réalité comme ces ombres de l’avenir aperçues par le devin montagnard. Harrison n’était encore qu’à quatre ou cinq milles de Tillietudlem, lorsqu’il arriva dans un village où le bruit de la victoire des presbytériens était déjà répandu. Il écouta à la hâte les détails qu’on put lui donner, et, tournant bride, il revint au château au grand galop.

Son premier soin fut de chercher le major. Il causait encore avec Gudyil. – Vous devez vous souvenir, disait-il, que ce fut au siège du Dundee que je…

– Fasse le ciel, monsieur le major, s’écria Harrison, que nous ne voyions pas demain celui du château de Tillietudlem !

– Que voulez-vous dire, Harrison ? s’écria le major étonné : que diable signifie cela ?

– Sur mon honneur, monsieur le major, le bruit général, et qui ne paraît que trop véritable, est que le colonel Claverhouse a été battu ; quelques uns disent même qu’il est tué : on ajoute que le régiment est en déroute, et que les rebelles s’avancent de ce côté, mettant à feu et à sang tout ce qui n’est pas de leur parti.

– Je n’en crois rien, dit le major en se levant brusquement : jamais on ne me persuadera que le régiment des gardes ait reculé devant des rebelles. – Mais pourquoi parlé-je ainsi ? N’ai-je pas vu moi-même arriver de pareilles choses ? – Pique ! – Pique ! allons donc, Pique ! montez à cheval, et avancez du côté de Loudon-Hill, jusqu’à ce que vous ayez des renseignemens certains sur tout ce qui s’est passé. – Mais, en mettant les choses au pis, Gudyil, je pense que ce château serait en état d’arrêter quelque temps les rebelles, s’il avait des vivres, des munitions et une garnison. Sa position est importante. Elle commande le passage entre le haut et le bas pays. Il est heureux que je me trouve ici ! – Harrison, faites prendre les armes à tout ce qui se trouve d’hommes dans le château. Gudyil, voyez les provisions que vous avez et celles qu’on peut se procurer. Faites venir les bestiaux de la ferme dans les écuries du château. – Le puits ne tarit jamais. Il y a quelques vieux canons sur les tours. – Si nous avions des munitions !

– Les soldats, dit Harrison, en ont laissé ce matin quelques caissons à la ferme, et ils doivent les reprendre en repassant.

– Excellent ! dit le major ; hâtez-vous de les faire entrer au château, et réunissez, toutes les armes que vous pourrez vous procurer, fusils, pistolets, épées, sabres, piques ; ne laissez pas un poinçon. – Fort heureux que je sois ici ! – Mais il faut que je parle à ma sœur à l’instant.

Lady Marguerite fut étourdie d’une nouvelle si inattendue et si alarmante. Il lui avait semblé que la force imposante qui avait quitté son château dans la matinée suffisait pour mettre en déroute tous les mécontens d’Écosse, et sa première idée fut qu’il lui serait impossible de résister à une troupe qui avait suffi pour triompher du régiment de Claverhouse.

– Malheur à nous, mon frère, s’écria-t-elle, malheur à nous ! À quoi servira tout ce que nous pourrons faire ? Ils détruiront mon château ; ils tueront Édith ; car, pour moi, Dieu sait que le soin de ma vie n’est pas ce qui m’occupe. Le mieux ne serait-il pas de nous soumettre ?

– Ne vous effrayez pas, ma sœur, répondit le major ; la place est forte, l’ennemi ignorant et mal armé. La maison de mon frère ne deviendra pas une caverne de brigands et de rebelles, tant que le vieux Miles Bellenden existera. Mon bras est plus faible qu’autrefois ; mais, grâce à mes cheveux blancs, j’ai quelque connaissance de la guerre, et je… Ah ! voici Pique qui nous apporte des nouvelles. Eh bien ! Pique, qu’avez-vous appris ?

– Eh bien, dit Pique avec un grand sang-froid, déroute complète.

– Qui avez-vous vu ? demanda le major. Qui vous a donné cette nouvelle ?

– Une demi-douzaine de dragons qui fuient du côté d’Hamilton, et qui semblent se disputer à qui arrivera le plus vite ; gagne la bataille qui voudra !

– Continuez vos préparatifs, Harrison. Gudyil, faites tuer autant de bœufs que vous pourrez en saler. Envoyez à la ville, et faites-en rapporter de la farine et d’autres provisions. Ne perdez pas un seul instant. – Ma sœur, vous feriez peut-être bien de vous retirer à Charnwood avec ma nièce, pendant que les chemins sont encore libres.

– Non, mon frère ; puisque vous croyez que mon vieux château peut tenir contre les rebelles, je ne le quitterai point. Je l’ai quitté deux fois en semblables occasions dans ma jeunesse, et, en y revenant, je n’y ai plus revu ses plus braves défenseurs. J’y resterai donc, dussé-je y trouver la fin de mon pèlerinage sur cette terre.

– Après tout, c’est peut-être le parti le plus sûr pour Édith et pour vous. Cette affaire va être le signal d’une insurrection générale des presbytériens d’ici à Glascow, et vous pourriez courir à Charnwood encore plus de dangers qu’ici.

– Mon frère, dit gravement lady Marguerite, comme vous êtes le plus proche parent de défunt mon époux, je vous investis, par ce gage (et elle lui remit la vénérable canne à pomme d’or qui avait appartenu à son père, le comte de Torwood), du commandement du château de Tillietudlem, du droit d’y exercer haute et moyenne justice, de commander mes vassaux, de les punir comme je pourrais le faire moi-même, et je me flatte que vous défendrez convenablement une place dans laquelle Sa Majesté le roi Charles II ne dédaigna pas…

– C’est bon, c’est bon, ma sœur, interrompit le major ; nous n’avons pas le temps en ce moment de parler du roi et de son déjeuner.

À l’instant il quitta sa sœur, et courut avec la vivacité d’un jeune homme de vingt-cinq ans faire la revue de la garnison, et examiner les moyens de défense de la place. Des précipices et des rochers escarpés rendaient le château de Tillietudlem inaccessible de trois côtés, et le seul par où l’on pût en approcher était entouré de murailles très épaisses, et précédé d’une cour fermée par d’autres remparts, qui étaient flanqués de tourelles et crénelés. Au milieu du château s’élevait une tour qui dominait tous les environs, et sur la plate-forme de laquelle se trouvaient quelques vieilles pièces de siége et d’autres petits canons qu’on appelait du vieux nom de coulevrines, faucons et fauconneaux.

On était donc parfaitement à l’abri d’un coup de main ; mais on avait à craindre la famine et un assaut.

Le major ayant fait charger les canons, les fit pointer de manière à commander la route par où les rebelles devaient avancer. Il fit abattre des arbres qui auraient nui à l’effet de son artillerie ; et, avec leurs troncs et d’autres matériaux, on construisit à la hâte plusieurs rangs de barricades dans l’avenue. Il barricada encore plus fortement la grande porte de la cour, et n’y laissa ouvert qu’un étroit guichet.

Ce qu’il avait le plus à craindre était la faiblesse de la garnison. Tous les efforts d’Harrison n’avaient pu parvenir qu’à rassembler neuf hommes, en y comprenant Gudyil et lui. Le major et son fidèle Pique complétaient le nombre de onze, dont une bonne partie étaient déjà avancés en âge. On aurait pu aller jusqu’à douze ; mais lady Marguerite, qui n’avait pas oublié l’affront auquel la maladresse de Goose Gibby l’avait exposée le jour de la revue, ne voulut pas permettre qu’on lui donnât des armes, et déclara qu’elle aimerait mieux voir prendre le château que de devoir son salut à un tel défenseur. C’était donc avec une garnison de onze hommes, y compris le commandant, que le major Bellenden résolut de défendre la place jusqu’à la dernière extrémité.

Les préparatifs de défense ne pouvaient se faire sans le fracas ordinaire en pareille occasion. Les femmes criaient, les chiens hurlaient, les hommes juraient, la cour retentissait du bruit des messagers qui parlaient ou arrivaient à chaque instant : un chariot de farine qu’on amena de la ville, tous les bestiaux de la ferme qui entrèrent dans le château, redoublaient la confusion ; enfin la tour de Tillietudlem était devenue celle de Babel.

Tout ce fracas, qui aurait pu réveiller les morts, ne tarda pas à arriver aux oreilles d’Édith, et à interrompre les réflexions auxquelles elle se livrait. À défaut de la colombe pour messager, elle envoya Jenny s’informer de la cause du tumulte extraordinaire qui régnait dans le château ; mais Jenny, semblable au corbeau sorti de l’arche, trouva tant de choses à demander ou à apprendre, qu’elle oublia d’aller rejoindre sa maîtresse. Miss Bellenden, dont l’inquiétude redoublait, et qui n’avait pas une colombe à faire partir ensuite, se détermina à descendre pour chercher elle-même des informations. Dès la première question qu’elle fit, cinq à six voix lui répondirent en même temps que Claverhouse et tout son régiment avaient été tués, et que dix mille insurgés, commandés par John Balfour de Burley, le jeune Milnor et Cuddy Headrigg, marchaient sur le château pour s’en emparer. L’étrange association de ces trois noms lui parut une preuve de la fausseté de cette nouvelle, et cependant le mouvement qu’elle voyait lui démontrait qu’on avait conçu de vives craintes.

– Où est lady Marguerite ? demanda Édith.

– Dans son oratoire, lui répondit-on.

C’était un cabinet servant de tribune dans la chapelle du château, où lady Bellenden se retirait dans les occasions extraordinaires, quand elle voulait se livrer d’une manière particulière à quelques exercices de dévotion, ce qui lui arrivait les anniversaires des jours où elle avait perdu son mari et ses enfans, et toutes les fois qu’elle pouvait avoir à craindre des malheurs publics ou domestiques. Elle avait sévèrement défendu qu’on vînt jamais l’y interrompre ; et Édith, accoutumée au plus grand respect pour les volontés de son aïeule, n’osa enfreindre ses ordres, même en cette circonstance.

– Où est le major Bellenden ? reprit-elle.

On lui apprit qu’il était sur la plate-forme de la tour, occupé à mettre en ordre l’artillerie qui la garnissait. Elle y courut sur-le-champ, et le trouva au milieu de son élément, donnant des ordres et des instructions, encourageant, grondant, enfin remplissant tous les devoirs d’un bon gouverneur.

– Au nom du ciel, mon oncle, s’écria Édith, de quoi s’agit-il donc ?

– De quoi il s’agit, ma chère ? répondit-il froidement et tout en examinant la position d’un canon avec ses yeux armés de lunettes. – Gudyil, pointez ce canon davantage sur la droite. De quoi il s’agit ? Claverhouse est en déroute ; les whigs marchent sur le château. Il ne s’agit que de cela.

– Bon Dieu ! s’écria Édith en jetant les yeux sur la route, ils arrivent déjà ! je les aperçois.

– De quel côté ? dit le major en mettant ses lunettes. Mes amis, soyez à vos canons, mèche allumée : il faut que ces coquins nous paient un tribut, dès qu’ils seront à portée. Mais un moment, un moment ! ce sont des cavaliers du régiment des gardes.

– Oh non, mon oncle, dit Édith : voyez comme ils marchent en désordre, sans garder leurs rangs ; il est impossible que ce soit la belle troupe que nous avons vue ce matin.

– Ma chère enfant, dit le major, vous ne savez pas quelle différence il y a entre le régiment qui marche au combat, et celui qui fuit après une défaite. Mais je ne me trompe pas, et je distingue même leur drapeau. Je suis charmé qu’ils aient pu le sauver.

Plus les cavaliers avançaient, plus il était facile de reconnaître qu’ils faisaient effectivement partie du régiment des gardes. Ils firent halte devant le château, et l’officier qui les commandait entra dans l’avenue.

– C’est Claverhouse ! s’écria le major ; c’est bien lui, certainement. Je suis ravi qu’il ne soit pas tué ; mais il paraît qu’il a perdu son fameux cheval noir. Gudyil, allez prévenir lady Marguerite. Faites préparer des rafraîchissemens des fourrages. Allons, ma nièce, descendons sur-le-champ ; nous allons enfin avoir des nouvelles positives.

Share on Twitter Share on Facebook