SCENE IV. The French King’s palace.

Enter Katharine and Alice, an old Gentlewoman.

KATHARINE.
Alice, tu as été en Angleterre, et tu parles bien le langage.

ALICE.
Un peu, madame.

KATHARINE.
Je te prie, m’enseignez; il faut que j’apprenne à parler.
Comment appelez-vous la main en anglais?

ALICE.
La main? Elle est appelée de hand.

KATHARINE.
De hand. Et les doigts?

ALICE.
Les doigts? Ma foi, j’oublie les doigts; mais je me souviendrai. Les doigts? Je pense qu’ils sont appelés de fingres; oui, de fingres.

KATHARINE.
La main, de hand; les doigts, de fingres. Je pense que je suis le bon écolier; j’ai gagné deux mots d’anglais vitement. Comment appelez-vous les ongles?

ALICE.
Les ongles? Nous les appelons de nails.

KATHARINE.
De nails. Écoutez; dites-moi, si je parle bien: de hand, de fingres, et de nails.

ALICE.
C’est bien dit, madame; il est fort bon anglais.

KATHARINE.
Dites-moi l’anglais pour le bras.

ALICE.
De arm, madame.

KATHARINE.
Et le coude?

ALICE.
D’elbow.

KATHARINE.
D’elbow. Je m’en fais la répétition de tous les mots que vous m’avez appris dès à présent.

ALICE.
Il est trop difficile, madame, comme je pense.

KATHARINE.
Excusez-moi, Alice. Écoutez: d’hand, de fingres, de nails, d’arm, de bilbow.

ALICE.
D’elbow, madame.

KATHARINE.
O Seigneur Dieu, je m’en oublie! D’elbow.
Comment appelez-vous le col?

ALICE.
De nick, madame.

KATHARINE.
De nick. Et le menton?

ALICE.
De chin.

KATHARINE.
De sin. Le col, de nick; le menton, de sin.

ALICE.
Oui. Sauf votre honneur, en vérité, vous prononcez les mots aussi droit que les natifs d’Angleterre.

KATHARINE.
Je ne doute point d’apprendre, par la grâce de Dieu, et en peu de temps.

ALICE.
N’avez-vous pas déjà oublié ce que je vous ai enseigné?

KATHARINE.
Non, je réciterai à vous promptement: d’hand, de fingres, de mails,—

ALICE.
De nails, madame.

KATHARINE.
De nails, de arm, de ilbow.

ALICE.
Sauf votre honneur, de elbow.

KATHARINE.
Ainsi dis-je, d’elbow, de nick, et de sin. Comment appelez-vous le pied et la robe?

ALICE.
De foot, madame; et de coun.

KATHARINE.
De foot et de coun! O Seigneur Dieu! ils sont les mots de son mauvais, corruptible, gros, et impudique, et non pour les dames d’honneur d’user. Je ne voudrais prononcer ces mots devant les seigneurs de France pour tout le monde. Foh! le foot et le coun! Néanmoins, je réciterai une autre fois ma leçon ensemble: d’hand, de fingres, de nails, d’arm, d’elbow, de nick, de sin, de foot, de coun.

ALICE.
Excellent, madame!

KATHARINE.
C’est assez pour une fois. Allons-nous à dîner.

[Exeunt.]

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