Albemarle Hôtel, 31 août

« Mon cher Jack,

« Je voudrais vous demander un service. Lucy est malade, non pas d’une maladie bien précise, mais elle a très mauvaise mine, et son état empire de jour en jour. Je lui ai demandé à elle-même de quoi elle souffrait, et non pas à sa mère, car il serait fatal pour la pauvre dame de l’inquiéter au sujet de Lucy.

« Mrs Westenra m’a confié qu’elle n’avait plus longtemps à vivre, mais que Lucy n’en sait rien encore. Je suis certain pourtant que ma pauvre chérie, quoiqu’elle me dise le contraire, se tracasse à propos de l’une ou l’autre chose que j’ignore. Je suis fort inquiet ; la regarder est maintenant pour moi devenu une souffrance. Je lui ai dit que je vous demanderais de venir la voir et finalement, elle y a consenti. Ce sera bien pénible pour vous, mon vieil ami, je le sais, mais il s’agit de sa santé – n’est-ce pas ? – et nous ne devons pas hésiter à agir. Voulez-vous venir déjeuner demain à deux heures à Hillingham ? De cette façon, nous n’éveillerons aucun soupçon chez Mrs Westenra : après le déjeuner, Lucy s’arrangera pour être un moment seule avec vous. Moi, je viendrai à l’heure du thé, puis nous repartirons ensemble.

« Encore une fois, je suis fou d’inquiétude et j’ai hâte de savoir ce que vous penserez de son état. Venez sans faute !

« Arthur. »

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