Ses araignées deviennent aussi encombrantes que ses mouches, et je lui ai ordonné aujourd’hui de s’en débarrasser. Devant son air désolé, j’ai précisé qu’il devait en faire disparaître une bonne partie au moins. Le visage rayonnant, il m’a promis qu’il le ferait. Comme la première fois, je lui ai donné un délai de trois jours. Pendant que j’étais avec lui, j’ai été assez dégoûté quand une grosse mouche à viande, gonflée de je ne sais quelle pourriture, s’est mise à voler dans la chambre ; il l’a attrapée et, l’air ravi, l’a tenue un instant entre le pouce et l’index, puis, avant même que je me doute de ce qu’il allait faire, il l’a mise en bouche et mangée. Je lui ai dit sans ménagement ma façon de penser, mais il a répliqué avec calme que cela était très bon et très sain, que cette mouche était pleine de vie et qu’elle lui transmettait la vie. Une idée me vint alors, ou plutôt le soupçon d’une idée. Il faut que je sache comment il se débarrasse de ses araignées. Un problème assez sérieux le préoccupe évidemment, car il prend sans cesse des notes dans un calepin. Des pages entières sont remplies de chiffres, comme s’il faisait des calculs compliqués.