24 septembre

« Chère Madame,

« Je vous prie de bien vouloir me pardonner si je prends la liberté de vous écrire ; mais je suis déjà un peu votre ami puisque c’est moi qui ai eu le pénible devoir de vous annoncer la mort de Miss Lucy Westenra. Avec l’aimable permission de Lord Godalming, j’ai lu tous les papiers, toute la correspondance de Miss Lucy, car je m’occupe de certaines affaires la concernant et qui sont de première importance. J’ai trouvé, notamment, certaines lettres que vous lui aviez écrites, lettres qui témoignent de la grande amitié que vous aviez l’une pour l’autre. Oh ! madame Mina, au nom de cette amitié, je vous en supplie, aidez-moi ! C’est pour le bien des autres que je vous le demande… pour réparer le mal qu’on leur a fait, pour mettre fin à des malheurs plus terribles sans doute que vous ne pourriez jamais l’imaginer. Voudriez-vous me permettre de vous rencontrer ? Vous pouvez avoir confiance en moi. Je suis l’ami du Dr John Seward et l’ami de Lord Godalming (vous savez, l’Arthur de Miss Lucy). Mais, pour le moment du moins, je ne veux pas les mettre au courant de ce que je vous demande. Je viendrai vous faire visite à Exeter aussitôt que vous me le direz, au jour et à l’heure qui vous conviendront. J’espère que vous me pardonnerez, madame ! J’ai lu vos lettres à la pauvre Lucy, et je sais combien vous êtes bonne et aussi combien votre mari a souffert ! Je vous demanderai donc encore, si cela se peut, de le laisser dans l’ignorance de tout ceci, de peur que les choses dont j’ai à vous parler ne nuisent à sa santé. À nouveau, je vous prie de m’excuser, de me pardonner.

« Van Helsing. »

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