« Mon cher docteur Van Helsing,
« Je vous remercie mille fois pour votre aimable lettre qui m’a tellement rassurée, oui ! Et pourtant, si tout cela est vrai, comme vous le dites, quelles choses affreuses peuvent exister en ce monde et se peut-il – hélas ! – que cet homme, ce monstre, soit à Londres ! J’ai peur à cette seule pensée ! Je reçois à l’instant, pendant que je vous écris, un télégramme de Jonathan m’annonçant qu’il quitte Launceston ce soir, à 6 h 25 et qu’il arrivera ici à 10 h 18. Voulez-vous peut-être, au lieu d’être des nôtres demain à midi, venir partager notre petit déjeuner à huit heures, si ce n’est pas trop tôt pour vous ? Au cas où vous seriez pressé, vous pourriez partir par le train de 10 h 30 qui arrive à Paddington à 2 h 35. Ne répondez pas à ce mot. Si je ne reçois rien de vous, je vous attends pour le petit déjeuner.
« Croyez-moi, je vous prie, votre reconnaissante et fidèle amie,
« Mina Harker. »