J’arrivai bientôt à l’extrémité du faubourg du Roule, où se trouvait la maison du père de Régina : je ne vis d’abord au dehors qu’un long mur, au milieu duquel s’ouvrait une porte-cochère ; non loin de cette porte stationnait une voiture, attelée de deux superbes chevaux ; en m’approchant, il me sembla reconnaître la même livrée brune et bleue à galons d’argent que portaient les gens du vicomte Scipion Duriveau, lors de la scène de la forêt de Chantilly.
Frappé de cette rencontre, désireux d’éclaircir mes doutes, je m’adressai au cocher, et, feignant d’être ébloui de la beauté de son attelage, je lui dis :
– Cette superbe voiture, ces magnifiques chevaux, n’appartiennent-ils pas à M. le Comte Duriveau ? Monsieur.
– Oui, – me répondit dédaigneusement le cocher.
Mon intérêt, ma curiosité redoublaient. Claude Gérard m’avait parlé du comte Duriveau avec une telle aversion, il me l’avait peint sous de si noires couleurs, que mon inquiétude s’augmenta en songeant aux motifs qui pouvaient appeler le comte chez le père de Régina ; car, alors, je me rappelai que l’inconnu du cabaret des Trois Tonneaux m’avait parlé d’un homme d’un âge mûr qui était aussi son rival auprès de Régina.
Sous l’influence de ce redoublement d’intérêt et de curiosité, je frappai à la porte-cochère, l’on m’ouvrit. Ne voyant pas de loge du portier, je me dirigeai vers un grand pavillon carré, situé entre cour et jardin. Aussitôt parut, sur les premières marches d’un large perron, ce domestique mulâtre qui accompagnait d’habitude Régina lors de ses voyages pour assister à chaque anniversaire de la mort de sa mère ; ce mulâtre était vêtu de noir ; il avait l’air dur et sombre.
– Que voulez-vous ? – me dit-il brusquement en me barrant la porte.
– Je voudrais, Monsieur, parler à M. le baron de Noirlieu.
Le mulâtre me regarda des pieds à la tête, comme s’il eût été surpris de mon audacieuse prétention, et me répondit en me tournant le dos :
– M. le baron ne reçoit personne.
– Mais, Monsieur, j’ai une lettre à lui remettre.
– Une lettre ? – reprit-il en se retournant, – c’est différent… où est-elle ?
– J’ai l’ordre, Monsieur, de ne la remettre qu’à M. le baron lui-même…
– Je vous ai dit que M. le baron ne recevait personne… Donnez-moi cette lettre.
– Impossible, Monsieur… Elle est très-importante, et je ne puis la donner qu’à M. le baron lui-même…
– Si vous ne voulez pas me la donner, mettez-la à la poste, – répondit le mulâtre d’un ton bourru.
– Je ne peux pas. Monsieur, il me faut une réponse tout de suite… Si je ne peux voir aujourd’hui M. le baron, indiquez-moi l’heure à laquelle je pourrai revenir demain.
– A-t-on vu un pareil entêté ? – s’écria le mulâtre courroucé. – Je vous répète que vous ne pouvez voir M. le baron ni aujourd’hui, ni demain, ni après, est-ce clair ?… Une dernière fois, votre lettre, ou allez-vous-en.
– M. le comte Robert de Mareuil, qui m’envoie, – repris-je en observant attentivement les traits du mulâtre, – m’a ordonné de…
Le mulâtre ne me laissa pas achever. Tressaillant au nom de Robert de Mareuil, il s’écria :
– M. de Mareuil est à Paris ! !
J’allais répondre, lorsque le bruit de plusieurs portes qui se fermaient et des pas qu’il entendit derrière lui, firent retourner vivement le mulâtre. Au même instant, je vis sortir du vestibule de la maison un homme, jeune encore, d’une tournure et d’une mise élégante, d’une figure très-caractérisée, dont l’expression me parut hautaine et dure.
– Monsieur le comte veut-il que je fasse entrer sa voiture dans la cour ? – lui dit respectueusement le mulâtre.
Plus de doute, ce personnage était le comte Duriveau.
– Non, c’est inutile, Melchior, – répondit affectueusement le comte.
Puis il ajouta, en continuant de marcher, et tout en descendant le perron :
– Écoutez… j’ai à vous parler…
Et le comte gagna ainsi lentement la porte-cochère, accompagné du mulâtre auquel il parlait bas avec une certaine animation.
Profitant du moment de liberté que le hasard me laissait, je jetai de côté et d’autre des regards furtifs, curieux, inquiets : Régina habitait sans doute cette maison… je tâchais de plonger mon regard au-delà du vestibule d’où était sorti le comte Duriveau, mais je ne pus rien distinguer.
Soudain dans l’intérieur du rez-de-chaussée de la maison dont les fenêtres s’ouvraient au niveau du perron, un bruit de voix s’éleva peu-à-peu, comme si deux personnes eussent discuté très-vivement ; presque au même instant, une des fenêtres s’ouvrit violemment à quelques pas de moi, et Régina y parut la joue enflammée, les yeux brillants de larmes, la physionomie à la fois altière et douloureusement irritée.
– Non, non ! – s’écria-t-elle d’une voix altérée : – Jamais ! !
Puis la jeune fille, passant sa main sur son front et semblant chercher à calmer son émotion, s’accouda un instant sur le balcon de la fenêtre, comme si elle eût voulu à la fois mettre un terme à un entretien qui l’indignait, et rafraîchir son front brûlant au froid contact de l’air du dehors.
Le mulâtre et le comte Duriveau continuant de s’entretenir sous la voûte de la porte-cochère, n’avaient ni entendu le bruit de la fenêtre qui s’ouvrait, ni aperçu Régina.
Jamais celle-ci ne m’avait paru d’une beauté plus imposante ; ses longs cheveux noirs, tressés en deux nattes épaisses, encadraient son visage pur, chaste et fier comme celui de la Diane antique ; une robe noire très-simple dessinant sa taille noble et svelte, complétait l’austère ensemble de la figure de cette jeune fille.
Je la contemplais avec une sorte d’adoration craintive, respectueuse, et, involontairement, mes yeux se mouillèrent de larmes quand je me dis :
– Pauvre malheureux, cache cet amour qui est ta vie, ta force, ta persévérance dans le bien ; ta haine contre le mal ; cache-le, cet amour, au plus profond de ton cœur ; que cette unique divinité de ton âme ignore à jamais que tu la pries, que tu l’invoques, que tu l’implores, que tu te dévoues pour elle… autant que peut lui être utile le dévouement inconnu d’une créature obscure et misérable comme toi.
Régina, sans doute sous l’empire d’une violente émotion, ne m’avait pas aperçu, car elle regardait en face d’elle, et je ne la voyais que de profil, à demi caché que j’étais dans l’embrasure de la porte ; mais ayant, par hasard, tourné la tête de mon côté, la jeune fille se retira brusquement, et la fenêtre se referma aussitôt.
Ce mouvement fut si rapide qu’il était impossible que Régina m’eût seulement regardé ; elle avait vaguement aperçu quelqu’un là… et elle s’était à l’instant retirée.
Tout ceci se passa en si peu de temps, que lorsque le mulâtre, après avoir respectueusement salué le comte Duriveau, en suite de son entretien avec lui, eut ouvert la porte cochère, Régina avait disparu et la fenêtre était fermée.
Le comte de Duriveau allait sortir ; déjà il avait le pied sur le seuil, lorsque, se retournant vers le mulâtre qui revenait à moi, mécontent sans doute de m’avoir laissé ainsi seul, il lui dit à voix assez haute pour que je l’entendisse :
– Melchior… j’ai oublié de vous prier de rappeler au baron que je viendrai demain à deux heures le prendre, ainsi que Mlle Régina, pour aller au Louvre.
– Je n’y manquerai pas ; M. le comte peut y compter, – dit Melchior en se retournant vers M. Duriveau.
Celui-ci sortit, le mulâtre vint rapidement à moi.
– Pourquoi êtes-vous resté à cette porte ? – me dit-il d’un air défiant.
– Dam !… Monsieur… je vous attendais là ne sachant pas où aller.
– Il fallait descendre dans la cour, et ne pas rester sur ce perron.
Puis, après un moment de silence :
– Ne m’avez-vous pas dit que vous veniez apporter à M. le baron une lettre de M. Robert de Mareuil ?
– Oui, Monsieur.
– Y a-t-il long-temps que M. Robert de Mareuil est à Paris ? – me demanda Melchior, en attachant sur moi un regard pénétrant.
– Il est arrivé ce matin, Monsieur.
– Où demeure-t-il ?
– Rue de Provence, hôtel de l’Europe, Monsieur.
– Êtes-vous à son service ?
– Non, Monsieur… je suis commissionnaire.
Melchior réfléchit un instant, et me dit :
– Et cette lettre ?…
– La voici. Monsieur… mais j’ai l’ordre de ne la remettre qu’entre les mains de M. le baron.
– Suivez-moi, – me répondit Melchior, et il passa devant moi.
Je le suivis, traversant le vestibule ; puis il tourna dans un corridor, ouvrit la porte d’une espèce de salon d’attente, me fit signe d’y rester, et entra dans une autre pièce.
Le salon dans lequel je me trouvais, était simplement meublé, et les murs disparaissaient presque entièrement derrière de nombreux tableaux de famille, remontant par leurs costumes jusqu’à des temps bien reculés, car sur le fond noir d’un des portraits représentant un cavalier portant casque et cuirasse, je vis écrit en lettres blanches : Gaston V, sire de Noirlieu, 1220. Sur presque tous ces portraits étaient blasonnées, dans un cartouche, les armes de cette ancienne maison, avec cette devise, souvent répétée : Fort-et-Fier.
Cette devise me rappela l’expression énergique et altière que je venais de remarquer sur la figure de Régina, digne fille de cette race.
Au bout de quelques instants, le mulâtre reparut, et me dit ironiquement :
– Ainsi que je vous en avais prévenu, M. le baron ne peut recevoir personne ni aujourd’hui, ni demain, ni après ; laissez-moi donc cette lettre, sinon, mettez-la à la poste.
Je sentis l’inutilité d’insister, et je me retirai sans laisser ma lettre, accompagné du mulâtre qui ferma la porte sur moi.
Néanmoins, en un quart-d’heure, j’avais appris bien des choses ; j’ignorais encore si elles devaient intéresser mon nouveau maître, Robert de Mareuil, autant qu’elles m’intéressaient moi-même.
Ainsi, je savais d’abord que le comte Duriveau, homme orgueilleux, égoïste et dépravé (je pouvais en croire Claude Gérard), paraissait dans des rapports assez intimes avec le baron et Régina, puisque, le lendemain, il devait les conduire au Louvre, preuve évidente que la raison du baron ne devait pas être bien dangereusement troublée, puisqu’il se proposait d’aller voir l’exposition des tableaux.
Puis, Régina semblait avoir eu ce jour-là même et aussitôt après le départ du comte Duriveau, une discussion très-vive avec le baron, sans doute discussion bien pénible, puisque la jeune fille, les yeux remplis de larmes, avait brusquement terminé l’entretien en énonçant un refus plein de résolution.
Enfin, le baron ne semblait pas avoir pour son jeune cousin, Robert de Mareuil, une sympathie fort grande, à en juger du moins par la froideur avec laquelle il avait accueilli mon message… En réunissant à ces faits le souvenir de l’inconnu du cabaret des Trois-Tonneaux, je ressentais une vague impression de crainte pour cette jeune fille ; peut-être sa main était-elle convoitée par ces trois personnages :
Le comte Duriveau, dont Claude Gérard m’avait révélé l’odieux caractère.
Cet inconnu qui se cachait sous des vêtements misérables pour aller s’enivrer d’eau-de-vie dans les bouges et les cabarets des barrières.
Robert de Mareuil… récemment prisonnier… pauvre en apparence, et qui, je ne sais pourquoi, m’inspirait une défiance-involontaire…
Mais, hélas ! en admettant que les poursuites d’un de ces trois prétendants pussent être couronnés d’un succès funeste peut-être pour Régina… quel moyen avais-je de la protéger, contre des gens si riches, ou si haut placés dans le monde, moi, si misérable et si obscur, moi qui, dans l’espoir de me rattacher à Mlle de Noirlieu par le lien le plus fragile, venais d’accepter la domesticité chez le comte Robert de Mareuil ?
À ces questions, mon découragement parfois devenait écrasant, pourtant une voix secrète me disait de ne pas abandonner Régina, et que, si humble que fût mon dévouement, il ne lui serait peut-être pas inutile, puisque le hasard m’avait fait du moins connaître les gens dont elle pouvait avoir à redouter les poursuites, ou dont elle ignorait sans doute les vices cachés ou les projets ténébreux.
Après de mûres réflexions, et tout en gagnant à la hâte la demeure de Balthazar, je me traçai la ligne de conduite suivante :
Tâcher d’abord de pénétrer quels étaient les desseins du comte Robert de Mareuil sur Régina ; observer, étudier sincèrement, loyalement et sans injuste parti-pris la conduite de ce jeune homme ; tâcher aussi de savoir quelles pouvaient être les vues du comte Duriveau, et user de tous les moyens que le hasard ou les circonstances pouvaient me suggérer, afin de retrouver les traces de l’inconnu du cabaret des Trois-Tonneaux. Pour arriver à ces fins, je me promis dans mon prochain entretien avec Robert Mareuil, de raconter, de cacher, ou même de dénaturer au besoin les divers incidents dont je venais d’être témoin dans la demeure du baron de Noirlieu.
Je pris cette résolution sans hésitation, sans remords… Robert de Mareuil avait voulu faire de moi l’instrument aveugle de je ne suis quels desseins, en m’engageait à observer et à lui rapporter ce qui se passerait chez le baron en ma présence. Cette incitation à une basse manœuvre, que j’eusse repoussée, s’il n’eût pas été question de Régina, me donnait le droit d’agir sans scrupule envers Robert de Mareuil.
Et puis, enfin, mes intentions étaient pures, droites, loyales… sans la moindre jalousie, sans la moindre arrière-pensée d’intérêt personnel, plus que jamais, je renonçais au stupide et fol espoir, non-seulement d’être remarqué de Régina, mais d’être même connu d’elle ; aussi, je l’avoue, je trouvais une sorte de charme mélancolique à cette pensée de poursuivre toujours, invisible, ignoré, ces preuves de dévouement, de respect et d’adoration envers Mlle de Noirlieu, qui dataient des funérailles de sa mère.
Balthazar, avec une confiance digne de l’âge d’or, et aussi motivée peut-être par l’absence de tout objet digne d’être convoité par les voleurs, Balthazar laissait toujours la clé sur sa porte. J’entrai donc dans la petite pièce qui précédait la chambre à coucher du poète, et j’entendis celui-ci s’écrier avec ces exclamations admiratives et exagérées qui lui étaient habituelles.
– On dit qu’elle est magnifique… étourdissante… renversante… J’adore d’avance cette créature… je l’idolâtrerais, rien que pour son nom… ce nom est tout un poème ! !
J’entrai dans la chambre au risque d’interrompre le monologue du poète, mais ma présence ne calma pas son exaltation.
– Oui, ce nom est un poème… tout un poème… – s’écriait Balthazar en marchant à grands pas – c’est plus qu’un poème, c’est un caractère… c’est un portrait… Duparc l’a vue aux Funambules dans un bout de rôle, il dit que c’est un diamant caché qui ne peut tarder à étinceler de tout son éclat !
– Eh bien… le baron ? – me dit vivement Robert de Mareuil qui, préoccupé de pensées graves, semblait impatienté des folles exclamations de son ami.
– Avant de répondre, – s’écria Balthazar, – écoute-moi, je t’en fais juge, anti-Frontin, je veux faire une expérience sur ton intelligence si honorablement bornée.
– Trêve de folies ! laisse-le d’abord me rendre compte de sa commission, – dit vivement Robert – c’est très-important.
– Je te rends Martin dans une seconde, prête-le moi un instant, – dit Balthazar, et s’adressant à moi : – Voyons, Martin, réponds, quel effet te fait ce nom : BASQUINE ?
La question fut si imprévue, mon saisissement tel, que je reculai d’un pas en regardant le poète avec stupeur.
– Vois-tu, – s’écria Balthazar triomphant, – quand je te dis qu’il y a des noms fulgurants même pour les natures les plus rebelles à toute électricité morale.
Robert de Mareuil haussa les épaules.
Mon premier étonnement passé, je sentis tout le danger qu’il y aurait pour moi à inspirer la moindre défiance à mes nouveaux maîtres. Je ne sais quelle inspiration me dit que, dans cette circonstance, je ne pouvais agir plus adroitement qu’en disant à peu près la vérité ; aussi je répondis :
– Ah ! mon Dieu ! Monsieur… ce nom… si vous saviez…
– Ce nom t’éblouit, n’est-ce pas ? – s’écria le poète, – il miroite à tes yeux comme une jupe rose étoilée d’argent… Ce nom brille, tourne, fourmille à ton esprit comme un tourbillon de paillettes d’or, hein ?
– Non, Monsieur, ce n’est pas cela, – lui dis-je ; – mais ça m’a fait un grand saisissement, quand vous m’avez dit ce nom…
– Et pourquoi ? – me demanda Balthazar, pendant que le comte frappait du pied avec une impulsion croissante.
– Étant enfant, Monsieur, – répondis-je au poète, – j’ai connu une petite fille à qui on avait donné ce nom-là… Elle chantait comme un rossignol, et elle dansait comme une fée ; elle était blonde… avec des yeux noirs.
– Fatalité ! – s’écria Balthazar. – Cette merveille d’art, d’expression, de poésie… qui aujourd’hui obscure encore, éclatera peut-être demain aux yeux de tous comme une bombe lumineuse… Basquine a été saltimbanque ! Robert, il faut aller dès ce soir aux Funambules… Nous la révélerons aux crétins qui l’ignorent, nous lui décernerons un triomphe… une apothéose ! ! !
Robert de Mareuil, poussé à bout par les excentricités de son ami, lui dit d’un ton triste et peiné :
– Balthazar… tu oublies trop qu’il s’agit pour moi d’une affaire… plus que sérieuse.
– Pardon, mon ami, j’ai eu tort, – répondit Balthazar avec un accent pénétré. – Appelle-moi fou ; mais non pas égoïste. – Puis, se tournant vers moi :
– As-tu vu le baron ?
– Non, Monsieur.
– J’en étais sûr, – s’écria Robert avec dépit, – c’est le mulâtre qui t’a reçu ?
– Oui, Monsieur… j’ai insisté beaucoup, et le mulâtre m’a…
Puis m’interrompant :
– Vous m’avez recommandé, Monsieur, de bien regarder ce qui se passerait… et de m’en souvenir, si je le pouvais.
– Certes… eh bien ! que s’est-il passé ?
– Voyez-vous, Monsieur, ça me brouille de ne pas commencer par le commencement, afin de dire les choses à mesure…
– Allons, mon garçon, commence par le commencement, – me dit le poète, – c’est rococo en diable, mais tu as l’encolure classique… Voyons… dis.