IV. – Effet de nuit

La nuit. La pluie. Un ciel blafard que déchiquette

De flèches et de tours à jour la silhouette

D’une ville gothique éteinte au lointain gris.

La plaine. Un gibet plein de pendus rabougris

Secoués par le bec avide des corneilles

Et dansant dans l’air noir des gigues non pareilles,

Tandis que leurs pieds sont la pâture des loups.

Quelques buissons d’épine épars, et quelques houx

Dressant l’horreur de leur feuillage à droite, à gauche,

Sur le fuligineux fouillis d’un fond d’ébauche.

Et puis, autour de trois livides prisonniers

Qui vont pieds nus, deux cent vingt-cinq pertuisaniers

En marche, et leurs fers droits, comme des fers de herse,

Luisent à contre-sens des lances de l’averse.

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