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Les Parisiens montrent aujourd’hui un goût immodéré pour la campagne. À mesure que Paris s’est agrandi, les arbres ont reculé, et les habitants, sevrés de verdure, ont vécu dans le continuel rêve de posséder, quelque part, un bout de champ à eux.

Les plus pauvres trouvent le moyen d’installer un jardin sur leurs fenêtres ; ce sont quelques pots de fleurs qu’une planche retient ; des pois de senteur et des haricots d’Espagne montent, font un berceau. On loge ainsi le printemps chez soi, à peu de frais. Et quelle joie, lorsqu’on a des fenêtres ouvrant sur un des rares jardins que la pioche des démolisseurs a épargnés ! Mais le plus grand nombre désespère de cette heureuse chance. Le dimanche, la population, qui étouffe, en est réduite à faire plusieurs kilomètres à pied, pour aller voir la campagne, du haut des fortifications.

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