XIV La petite maison blanche

Peu de temps après son départ de Saint-Wast, Armand-Louis était installé dans une auberge, non loin de Gothembourg, entre la ville et la résidence du roi. Il se présenta chez Gustave-Adolphe le matin même de son arrivée. Gustave-Adolphe était occupé. Armand-Louis, qui n’avait rien oublié des recommandations de M. de Pardaillan, demanda à parler au capitaine de service.

Un beau et grand jeune homme parut. Tirant de sa poche un grand pli scellé d’un cachet de cire vierge aux armes du marquis de Pardaillan, Armand-Louis le remit aux mains du capitaine.

– C’est de la part de M. le marquis de Pardaillan, dit-il ; et M. de Pardaillan attend une réponse.

– Si Sa Majesté le roi m’ordonne de porter cette réponse, où et à qui devrai-je m’adresser ?

– Je suis descendu à l’auberge du « Saumon couronné », et vous demanderez M. le comte de la Guerche.

Les deux jeunes gens échangèrent un salut et se séparèrent.

En attendant la réponse du roi, Armand-Louis, qui n’avait rien à faire, se promenait dans les environs. Il les trouvait charmants, avec quelque chose d’étrange que n’avaient point les paysages de la Grande-Fortelle. Cependant il lui semblait que ces paysages manquaient de lumière. Cette lumière, c’était Adrienne, à laquelle il pensait toujours. Que faisait-elle ? À quoi songeait-elle ? Jean de Werth, l’exécré Jean de Werth, était-il auprès d’elle ? Quelle clarté tout à coup, et quelle grâce dans ce coin de terre inconnu, si subitement Mlle de Souvigny s’y fût rencontrée !

Ainsi rêvant, Armand-Louis allait du rivage que battait la mer infatigable, aux bois voisins que le vent secouait. Les murmures du flot et les murmures des sapins berçaient son rêve. Il y avait non loin de la côte, tournée vers le midi, une maison de modeste apparence, mais gracieuse, à laquelle de beaux arbres faisaient une ceinture. Des plantes grimpantes en tapissaient la façade qui riait au soleil, toute blanche sous un rideau vert ; quelque chose s’exhalait de cette maison qui plaisait à Armand-Louis. Il la regardait longtemps chaque jour. Il pensait que la vie auprès d’Adrienne y serait belle.

Deux ou trois fois, et tandis qu’il était couché au pied d’un jeune chêne, il vit passer derrière des massifs d’arbustes une ombre légère qui glissait sur le gazon. Que n’était-ce Adrienne ! Les sons d’une voix argentine arrivaient parfois à son oreille.

Un page aurait pu croire qu’une jeune fée habitait la maison blanche. Mais Armand-Louis n’avait plus l’âge heureux d’un page. Il pensait donc qu’une femme, qui avait des raisons pour rester inconnue, y cachait son bonheur comme dans un nid.

Un soir, il vit apparaître sur le rivage un cavalier dont le cheval tout écumant faisait voler le sable. Le cheval et le cavalier atteignirent en quelques bonds une haie qui tournait autour de la maison solitaire, et la franchirent d’un seul élan.

– Oh ! oh ! fit M. de la Guerche.

Le même cavalier monté sur le même cheval parut le lendemain à la même heure. La haie du jardin ne leur sembla pas plus difficile à franchir.

– Toute inconnue suppose un inconnu ! murmura M. de la Guerche.

Un matin Armand-Louis à qui le souvenir d’Adrienne mêlé à celui de Jean de Werth ne laissait pas beaucoup de sommeil, entendit tout à coup sur la plage le galop d’un cheval.

Par désœuvrement il se mit à sa fenêtre.

Il reconnut le cheval à sa robe noire et le cavalier à son manteau blanc ; mais, au lieu d’arriver du côté de la ville, ils s’éloignaient rapidement de la maison solitaire.

– Tel Jupiter, quand il rendait visite aux mortels, disparaissait aux premiers feux du jour ! murmura Armand-Louis.

Quand le cavalier passa auprès de M. de la Guerche, un pli de son manteau blanc s’écarta. Armand-Louis aperçut comme dans un éclair le visage d’un beau jeune homme tout animé d’une expression martiale. Il le salua. Le jeune cavalier le regarda un peu surpris, lui rendit son salut avec courtoisie et précipita sa course.

– Quel regard ! deux jets de flamme ! dit Armand-Louis.

Cependant la réponse du roi n’arrivait pas. Lorsque M. de la Guerche se présentait au château de Gustave-Adolphe, le capitaine de service lui disait invariablement que Sa Majesté était en affaires.

– Les papiers que vous avez apportés sont dans son cabinet sur sa table. Attendez, reprenait-il.

Armand-Louis attendait encore.

Un soir, à l’heure de sa promenade accoutumée, il aperçut trois hommes enveloppés de grands manteaux qui se glissaient le long de la haie dont les fleurs et le feuillage fermaient le jardin de la petite maison blanche ; bientôt après ils se blottirent dans le petit bois voisin de la maison.

« Si mon ami Renaud était ici, il dirait qu’il flaire une aventure, pensa Armand-Louis. »

Le cavalier monté sur le cheval noir parut peu d’instants après, franchit la haie et s’enfonça dans le jardin.

Les trois hommes sortirent de leur cachette et s’éloignèrent à grands pas.

« Ce sont des coupeurs de bourses, ils ont eu peur, pensa de nouveau Armand-Louis, » qui regagna lentement l’auberge du « Saumon couronné ».

Si M. de la Guerche avait suivi ces trois inconnus, peut-être eût-il changé d’opinion ; il les aurait vus s’arrêter dans un cabaret de vilaine apparence, au fond d’une crique, et s’enfermer dans un cabinet qui n’avait qu’une fenêtre sur la mer.

Le plus grand des trois déboucla son ceinturon, et frappant du poing en avalant un verre d’eau-de-vie :

– Affaire manquée ! dit-il ; mais j’ai reçu la somme, et un honnête homme n’a que sa parole.

– Des scrupules ! murmura son voisin, un vilain maigre qui avait des moustaches en croc.

– Imbécile ! Si je réussis, le duc m’a promis cinq cents écus d’or.

– Cinq cents !…

– Rubis sur l’ongle !

– Voilà des raisons, et je comprends maintenant que vous teniez votre parole.

– Alors, nous attendrons ? dit le troisième qui avait le nez camard et les yeux de travers.

– Le gîte n’est pas mauvais, répondit le plus grand, nous y dormirons ; une nuit est bientôt passée quand on a de l’eau-de-vie et du jambon. Si le duc ne nous a rien fait dire, demain à pareille heure nous retournerons à notre poste. Gotlieb amènera les chevaux auprès du bois, Pétrus conduira la voiture. Et s’il plaît au grand saint mon patron, nous gagnerons les cinq cents écus d’or !

Le maître du cabaret apporta du jambon fumé, trois brocs, de la chandelle, et ferma la fenêtre.

Une sympathie qu’il ne raisonnait pas attachait M. de la Guerche au beau jeune homme qui galopait sur le cheval noir. Poussé par un instinct secret, il voulut voir, le lendemain, si les coupeurs de bourses hanteraient de nouveau le petit bois.

À la même heure que la veille, il les aperçut se glissant le long des arbres ; le bout de leurs rapières soulevait le bord de leurs manteaux. Presque au même instant, un homme qu’il n’avait pas encore remarqué s’arrêta sur la lisière du bois, conduisant trois chevaux de mains, sellés et bridés.

– Voilà qui prend figure, dit Armand-Louis ; quel malheur que Renaud ne soit pas ici !

Armand-Louis eut la pensée de faire le tour du jardin. Près d’une porte qui s’ouvrait sournoisement entre deux épais buissons, dans un chemin creux, il rencontra une voiture attelée de deux vigoureux chevaux, deux laquais sans livrée aux portières, un cocher sur le siège.

– Oh ! oh ! fit-il, cela m’étonnerait bien si on n’avait quelque projet contre l’inconnue de la maison blanche. Pareille chose a failli arriver à Mlle de Souvigny !

Ce souvenir le détermina à ne pas quitter la place sans avoir vu la fin de l’aventure. Mais d’abord il s’assura que l’épée jouait aisément dans le fourreau, le poignard et les pistolets dans la ceinture.

La nuit était venue, nuit claire et limpide à laquelle des milliers d’étoiles prêtaient leurs clartés. Le disque aminci de la lune courbait son croissant dans le ciel.

En observant mieux dans la transparence de la nuit les personnages auprès desquels le hasard venait de le pousser, Armand-Louis s’imagina qu’il les avait déjà rencontrés quelque part. Malheureusement sa mémoire ne lui fournissait aucun détail précis. Était-ce à la Grande-Fortelle avec les cavaliers de M. de Pappenheim ? en Flandre avec les coupe-jarrets de don Gaspard et du seigneur Mathéus ? Il eût été fort en peine de le dire, mais ce premier soupçon l’affermit dans sa volonté de rester jusqu’au bout.

Au moment où M. de la Guerche cherchait un endroit d’où il pût tout observer sans être aperçu, il entendit le galop d’un cheval ; un cavalier lancé à toute bride passa devant lui, s’enfonça dans le bois et disparut comme un fantôme. Il avait la même taille et le même cheval noir que M. de la Guerche avait déjà vu plusieurs fois. Une voix intérieure lui cria cependant que ce n’était pas le même cavalier, quelque chose l’en avertissait, ce sentiment indéfinissable peut-être, qui fait reconnaître au sauvage le pas d’un ennemi au milieu de mille autres pas confondus dans une prairie.

Cinq minutes après, le cavalier reparut, jeta un regard rapide dans l’ombre, sauta par-dessus la haie et entra dans le jardin.

Armand-Louis se glissa hors de sa cachette et rampa dans la direction qu’avait prise le cavalier ; comme il approchait de l’endroit où le cheval s’était enlevé, un objet brillant qu’un rayon de la lune faisait étinceler dans l’herbe arrêta son regard ; c’était une chaîne d’or d’un merveilleux travail, à laquelle était suspendu un poignard de merci. L’un des chaînons était cassé.

Armand-Louis ramassa le bijou et le glissa dans sa poche.

« Bon ! un homme de Cour ! pensa-t-il. »

Un bruit confus de pas lui rappela qu’il n’était pas seul en sentinelle, et se couchant dans l’ombre de la haie, il gagna en rampant un endroit couvert.

Là il se mit à réfléchir. Il était clair que s’il se portait franchement à la rencontre des trois hommes qui venaient de quitter leur retraite, une bataille, dans laquelle il pouvait n’être pas le plus fort, s’ensuivrait nécessairement. Il fallait donc recourir à la ruse. Si vraiment les individus qui rôdaient autour du jardin en voulaient à la liberté de celle qui en paraissait la maîtresse, la voiture qui attendait dans le chemin creux lui était destinée. C’était donc de ce côté-là qu’il fallait se diriger.

Quand il y parvint, le carrosse n’avait pas changé de place. L’un des laquais, debout sur le revers du chemin, regardait dans la direction du jardin.

– Eh bien ? demanda le cocher.

– Rien encore, répondit le laquais.

Armand-Louis pensa qu’il ne s’était pas trompé.

Essayant alors sur son doigt le fil de sa dague et s’entourant de sa cape comme d’un bouclier, M. de la Guerche sortit résolument du bois dont il venait de suivre la lisière.

– Est-ce toi, Conrad ? lui cria le cocher.

Armand-Louis pressa le pas et s’approcha de la voiture.

– Je suis un gentilhomme et me suis égaré, répondit Armand-Louis ; ne pourriez-vous pas m’indiquer le chemin de Gothembourg ?

– Gentilhomme ou non, camarade, passez votre chemin ! répliqua le cocher.

M. de la Guerche appuya tranquillement sa main gauche sur la croupe d’un cheval de manière à dissimuler les mouvements de sa main droite occupée à trancher les traits.

– Je parle poliment, répondez poliment, continua-t-il.

– Hein ? si je cassais la tête à ce raisonneur ? reprit le cocher qui tira un pistolet de dessous sa souquenille.

– Paix ! répondit le laquais qui était près de la portière, tu sais bien qu’on nous a recommandé de ne faire aucun bruit !… Eh ! l’ami ! vous demandez le chemin de Gothembourg ?

Armand-Louis se hâta de passer de l’autre côté, de manière à serrer la croupe du second cheval.

– Et comme une indication vaut une récompense, je paye, dit-il.

Le laquais se baissa pour ramasser le rixdaler qu’Armand-Louis venait de lui jeter ; mais, si prompt que fût son mouvement, il permit à M. de la Guerche de couper les traits du côté gauche, comme il avait déjà coupé ceux du côté droit.

– Traversez le bois, suivez le sentier que vous rencontrerez, le chemin de Gothembourg est au bout, dit le laquais.

– Merci, vous savez répondre, vous, répliqua M. de la Guerche qui fit mine de s’enfoncer dans le bois.

Mais au bout de trois ou quatre minutes il revint sur ses pas et se blottit derrière le tronc d’un sapin.

De l’endroit où il se trouvait, et par une échappée, on distinguait la porte pratiquée dans la haie et prise entre deux buissons. Deux hommes à cheval s’y tenaient immobiles.

Tout à coup la porte s’ouvrit violemment, et un cavalier, suivi de deux valets qui emportaient une femme entre leurs bras, parut à l’entrée du chemin creux ; ce n’était pas celui qu’Armand-Louis avait vu tout à l’heure sur un cheval noir.

– Vite au carrosse ! cria ce cavalier.

Les deux valets pressèrent le pas ; un laquais ouvrit la portière, son camarade abattit le marchepied.

– À moi ! cria la femme qui se débattait.

Armand-Louis sauta sur la route.

Cependant les deux valets avaient réussi à pousser la femme dans la voiture ; déjà l’un d’eux, pour étouffer ses cris, roulait un voile autour de son visage.

– À moi ! cria-t-elle encore.

Et sa voix expira dans les plis du voile.

Deux laquais à cheval prirent la tête du cortège, un autre se plaça près du carrosse, à gauche ; le cavalier qui paraissait leur chef prit la droite.

– Fouette, cocher, et au galop ! cria-t-il.

Le fouet tomba sur la croupe des chevaux, qui partirent ; mais, retenus par leurs colliers seulement, ils imprimèrent une secousse au carrosse, qui ne remua pas, et s’arrêtèrent court.

– Tonnerre ! cria le cocher, on a coupé les traits !

Armand-Louis s’approcha, l’épée nue à la main ; son autre main, cachée sous le manteau, tenait un pistolet.

– Une femme est là qui a crié ; que se passe-t-il donc ? demanda-t-il d’une voix haute.

– Arrière ! répondit l’un des cavaliers qui poussa son cheval contre M. de la Guerche.

– Mon ami, jouons franc jeu, répliqua le huguenot qui mit son épée sous le nez du cheval.

Un coup de pistolet lui répondit ; mais la balle, mal ajustée, se perdit dans le talus du chemin.

– Tu l’as voulu ! dit Armand-Louis.

Il leva son arme et fit feu ; l’homme tomba.

Son camarade fondit sur M. de la Guerche, mais évitant le choc par un saut rapide, Armand-Louis d’un coup d’épée enfoncée en plein corps, fit rouler son ennemi par terre.

– Au troisième à présent ! reprit-il froidement.

Mais déjà le troisième était sur lui, l’épée haute. La lumière de la lune éclairait en plein sa taille puissante et sa barbe rouge.

– Le capitaine Jacobus ! s’écria M. de la Guerche.

À son tour le capitaine Jacobus l’avait reconnu.

– Encore toi ! dit-il ; ah ! maudit ! cette fois, tu payeras pour deux !

– Prends garde ! nos rencontres ne te portent pas bonheur, beau capitaine !

– À moi, les autres ! hurla le capitaine Jacobus, qui se jeta sur M. de la Guerche.

Les deux valets qui étaient restés près du carrosse accoururent et lâchèrent deux coups de mousqueton ; l’une des balles perça le chapeau d’Armand-Louis, l’autre déchira son pourpoint.

– Maladroits ! dit M. de la Guerche.

Et il riposta par un coup de pistolet qui jeta sur le carreau le plus proche des assaillants.

Mais il avait encore deux ennemis à combattre, et deux ennemis secourus par le cocher, ce qui faisait trois hommes déterminés. Il s’établit solidement dans un angle du chemin, et sûr au moins qu’on ne pouvait pas l’attaquer par-derrière, il présenta bientôt au capitaine Jacobus et à ses acolytes son épée nue et son bras gauche roulé dans les plis de son manteau.

On n’entendit bientôt plus que le froissement du fer ; quelquefois une sourde imprécation annonçait que la pointe d’une épée avait déchiré un lambeau de chair ; le combat recommençait alors plus âpre et plus ardent ; la rapière de M. de la Guerche traçait un cercle flamboyant autour de lui, mais quelle que fût son adresse à parer les triples coups qui lui étaient portés il n’espérait pas sortir vainqueur de cette lutte. Déjà son bras se ressentait des efforts qu’il faisait pour résister à des attaques multipliées ; des gouttes de sang tachetaient çà et là l’étoffe de son pourpoint.

– Ferme ! poussez ! cria le capitaine ; à moi, Pétrus !

Le capitaine ne pensait plus aux cinq cents écus d’or, la seule pensée de la vengeance l’occupait.

Pétrus, qui s’employait à réparer les traits coupés par Armand-Louis, quitta le carrosse ; mais au moment même où il tirait sa rapière de la gaine, il vit apparaître un homme à cheval sur le sentier qui longeait la haie.

– Le cavalier noir !… Sauve qui peut !… cria-t-il.

Et grimpant le talus, il s’enfonça dans le bois à toutes jambes.

Il y eut une minute d’hésitation parmi les assaillants ; Armand-Louis en profita ; une attaque aussi prompte que la foudre le débarrassa d’un laquais qui s’abattit sur l’herbe, la gorge ouverte ; le cocher, inquiet, recula.

– À moi ! à moi ! cria tout à coup la prisonnière qui venait de sauter à bas du carrosse et courait sur la route.

Une voix lui répondit dans l’ombre.

– Tonnerre ! le comte de Wasaborg ! exclama sourdement le capitaine Jacobus.

Il hésita une seconde, mais cette victoire qu’il n’avait pas obtenue tout à l’heure, pouvait-il l’espérer à présent qu’il était seul ?

Son cheval était près de là ; d’une main furieuse il le saisit à la crinière et s’élança sur son dos.

– Au revoir donc ! dit-il.

Et il partit à fond de train, suivi du cocher qui galopait lourdement sur un des chevaux du carrosse.

Armand-Louis se sentait trop las pour les poursuivre.

– Ah ! pauvre Renaud, où étais-tu ? disait-il en essuyant son épée dans des touffes de bruyère.

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