I Renommée

 

La gloire de Croniamantal est aujourd’hui universelle. Cent vingt-trois villes dans sept pays sur quatre continents se disputent l’honneur d’avoir vu naître ce héros insigne J’essayerai plus loin d’élucider cette importante question.

Tous ces peuples ont plus ou moins modifié le nom sonore de Croniamantal. Les Arabes, les Turcs et autres peuples qui lisent de droite à gauche n’ont pas manqué de le prononcer Latnamaïnorc, mais les Turcs l’appellent bizarrement Pata, ce qui signifie oie ou organe viril, à volonté. Les Russes le surnomment Viperdoc, c’est-à-dire né d’un pet ; on verra plus loin la raison de ce sobriquet. Les Allemands, ou tout au moins les gais Saxons, l’appellent volontiers quoniam, mot latin qui signifie parce que, mais désigne souvent les parties nobles dans les récits populaires du moyen âge. On voit que les Saxons et les Turcs manifestent à l’égard de Croniamental le même sentiment en lui appliquant des surnoms identiques, mais dont l’origine est encore mal expliquée. On suppose que c’est une allusion euphémique à ce qui se trouvait dans le rapport médical du médecin marseillais Ratiboul sur la mort de Croniamantal. D’après cette pièce officielle, tous les organes de Croniamantal étaient sains et le médecin légiste ajoutait en latin, comme fit l’aide-major Henry pour Napoléon : partes viriles exiguitatis insignis, sicut pueri.

Au demeurant, il est des pays où la notion de la virilité croniamentalesque a complètement disparu. C’est ainsi qu’en Moriane les nègres le nomment Tsatsa ou Dzadza ou Rsoussour, noms féminins, car ils ont féminisé Croniamantal comme les Byzantins ont féminisé le vendredi-saint en en faisant sainte-Parascève.

 

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