XLVIII De H. N. Boiarov

(Reçue le 12 février.)

Bien estimée Comtesse Catherine Alexandrovna,

Pardonnez-moi de vous déranger de si bonne heure. Ma femme, qui n’était pas sortie depuis près d’un mois, s’est tout a coup décidée hier à aller à la folle journée ; mais, en s’habillant, elle a été prise d’une si forte fièvre que, presque de force, je l’ai retenue à la maison. Le soir, elle a eu le délire ; mais, vers cinq heures du matin, elle s’est calmée et endormie. Aujourd’hui, vers dix heures, est venue cette insupportable baronne Vizen : elle est entrée dans la chambre à coucher de ma femme, l’a réveillée, en sursaut sans doute, car, après son départ, Mary a eu une telle crise nerveuse que j’ai tout à fait perdu la tête. Elle refuse absolument de voir le docteur, et vous réclame sans cesse. Au nom de Dieu, venez tout de suite ! Vous seule pourrez la calmer. Pour ne pas perdre de temps, je vous envoie la voiture qui était attelée pour moi.

Profondément dévoué,

H. BOIAROV.

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